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Alors que la France bascule dans les 35 heures, le temps de travail pour nous les agriculteurs, ne cesse d’augmenter. Je ne veux pas m’exprimer pour les grandes exploitations pour lesquelles la modulation du temps de travail peut se faire. 

Mais moi, qui suis viticultrice sur une petite exploitation de 1 hectare et demi dans le bordelais, je me demande comment je vais pouvoir imposer de telles mesures : Dame Nature n’est pas forcément sensible aux charmes de la RTT ! 

Posons nous la question : les conseillers de nos hommes politiques, qui nous balancent de telles formules, savent-ils comment pousse un pied de vigne, quelles sont les exigences et les caprices de la nature et du temps ?

La manière dont se déroule le processus de vie d’une plante, la vigne par exemple, n’a rien à voir avec celle rencontrée dans d’autres domaines économiques. 

La terre est exigeante et ne se laissera jamais domestiquer, heureusement devrions-nous reconnaître… 

Les métiers agricoles sont reconnus comme difficiles, astreignants, fatigants et pas toujours valorisants, mais j’aimerais insister sur le fait que ceux qui s’orientent vers l’Agriculture, qui travaillent en viticulture, le font désormais par choix car ils aiment avant tout leur métier. 

C’est une passion, une vocation.

Croyez moi ce n’est pas de l’esclavage mais un libre choix, même pour les ouvriers agricoles qui préfèrent cette qualité de vie au grand air. 

Comment avoir du personnel qualifié et motivé alors qu’il ne viendrait travailler, par intermittence, que 4 h dans la semaine pour compenser la différence des 35 aux 39h?

Comment lisser les temps de travail sur l’année, alors que la Nature n’est pas sensible aux charmes de la pointeuse ?

Aussi faudrait il repenser ce système qui pénalise ceux qui doivent et qui veulent travailler davantage, car, c’est vrai, il existe encore des gens qui veulent réussir leur vie, construire quelque chose, entreprendre : pour cela, comment peut on compter ses heures?

Restons souples et tolérants, permettons à ceux qui le désirent et qui en ont les moyens de ne travailler que 20h, 25h ou 30h même, mais soyons réalistes, le temps ne s’arrête pas après 35h de labeur dans nos métiers. 

Réfléchissez messieurs les politiques; mais faites-le vite, si vous ne voulez pas la mort de nos petites structures. 

Béatrice Bordes 
Viticultrice (33)