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Laure Darcos a accueilli Nicole Ameline, Présidente du CEDAW (Comité de lutte contre les discriminations faites aux femmes au sein de l’Organisation des Nations unies), en l’absence de Catherine Dumas retenu par le Président du Sénat.

Florence Kersus, membre du CA de FDS a présenté rapidement le parcours de Nicole Ameline qui s’est toujours beaucoup investie dans FDS et qui a été successivement parlementaire, Ministre de l’égalité H/F, puis experte à l’ONU.

Femme d’engagement et de conviction, sur le terrain politique nationale comme dans le Calvados, jusqu’à NYC et au Caire, elle a toujours et continue à être une militante des droits des femmes, humaniste, et figure dans le dictionnaire des féministes.

 

Après avoir rappelé qu’elle avait vu la « famille » FDS se fonder, Nicole Ameline, a brossé un panorama des enjeux d’aujourd’hui pour lesquels une association comme FDS peut jouer un rôle majeur. 

Face aux nouveaux défis, il est indispensable d’œuvrer pour la consolidation des valeurs irréductibles de l’humain. Certaines forces prônent le retour au nationalisme, le droit international n’est plus sacré et on doit constater que les progrès qui ont été faits ne sont plus garantis. Il faut se mobiliser en faveur des droits fondamentaux. Les sujets comme l’IA, les changements du climat appellent la mise en place d’une régulation, d’un cadre éthique et dans ce cadre la préservation des droits des femmes. L’enjeu, c’est la préservation ou l’instauration de leurs capacités à décider et à choisir leur avenir. Selon elle, il ne faut plus agir pour les femmes mais Avec les femmes.

 

L’enjeu développement durable qui est le nouvel agenda universel du monde est indissociable des enjeux d’égalité H/F. Elle ne laissera rien passé aux NU car selon elle il n’y a pas de développement durable sans égalité des sexes. C’est un combat politique qui se passe via ce qu’elle appelle l’empowerment.

Il faut continuer et gagner le combat politique car il y a de plus en plus d’influenceurs qui ne partagent pas forcément nos valeurs.

 

La France n’est pas toujours exemplaire en matière de respects des droits de l’homme et c’est dommage car cela nous affaiblit alors même que nous sommes les dépositaires d’un patrimoine culturel sur les droits des femmes qui date de l’esprits des lumières.

La France a ainsi plusieurs responsabilités : il faut qu’elle respecte les règles internationales car l’exemplarité est essentielle ; elle porte un symbole d’un espoir pour les femmes dans le monde entier ; elle a un rôle de solidarité.

Elle a évoqué le succès d’un projet développé en Égypte sur la diffusion de la culture d’égalité professionnelle qui permet à des femmes de progresser au sein de grands groupes.

Elle a insisté sur la nécessité de militer en faveur de la formation numérique pour les femmes.

Enfin dans le respect de l’égalité républicaine il faut rester vigilant car il y a des femmes dont les droits régressent dans certains quartiers, notamment par l’instrumentalisation de la religion.

Elle rêve ainsi d’un monde ou l’égalité est un élément de paix avant même d’être un élément de justice sociale. Selon elle, si l’égalité des droits des femmes est un facteur de paix dans le monde, nous n’aurons pas perdu notre temps.

 

Chacune d’entre nous peut être une ambassadrice à travers des projets et une prise de conscience. Cela crée une force inouïe d’aller sur place et de témoigner pour les femmes dans de pays moins favorisés sur le plan des droits .

Elle considère que le Tour de France de l’égalité qui vient d’être lancé par le PM peut être utile et que les jeunes peuvent y être sensibles.

Sur l’emploi, il faut profiter de tout ce qui existe sur l’organisation du travail pour faire en sorte que les femmes ne renoncent pas à travailler et toute initiative est la bienvenue. Les femmes doivent aussi changer de mentalité. Il faut arrêter de demander, il faut prendre. C’est aux femmes d’imaginer ce nouveau monde.

Enfin, sur le plan des progrès qui peuvent être constaté dans certains pays, il faut que les progrès soient sur tous les plans, pas seulement l’autonomie dans le travail ou les déplacements, mais aussi la place de la femme dans la famille ou la société en général. Combien de femmes dans le monde ne se sentent en réalité pas encore libre, libres de penser et de choisir ?

 

Un des grands combats qui reste à mener est celui contre l’impunité. L’accès à la justice n’est pas toujours garanti. Pourtant, nombreux sont les pays musulmans qui ont ratifié la convention de lutte contre les discriminations faites aux femmes.

Le rôle que peuvent jouer les organisations internationales est essentiel. Quelqu’un comme Christine Lagarde peut changer la donne.

 

Le CEDAW est ainsi un gardien et a des pouvoirs de sanctions. On peut aussi donner de la visibilité aux manquements qu’il constate. En termes d’image cela a beaucoup d’impact.

Cela reste compliqué car certains trouvent excessifs les 2% de budget des NU consacrés aux droits de l’homme. Pourtant il faut être conscient qu’on a vécu sur le parapluie du droit international donc il faut vraiment veiller à ne pas l’affaiblir.

Concernant l’accueil des migrants elle n’est pas heureuse de la situation. La France n’a pas été exemplaire.

La France est à un tournant et elle doit choisir d’être forte en Europe pour que celle-ci devienne un acteur global et qu’elle ne reste pas un marché uniquement économique, tourné vers lui-même