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 Tout jeune député (il n’a que 39 ans), Laurent Wauquiez a déjà un riche passé politique. Actuellement Vice-Président de l’UMP, député de Haute-Loire depuis juin 2007, maire du Puy-en-Velay depuis 2008, il a été Secrétaire d’Etat chargé de l’Emploi auprès de Christine Lagarde, puis Ministre des Affaires Européennes en 2010 et Ministre de l’Enseignement Supérieur en 2011. Fondateur de la Droite Sociale, club de réflexion qui rassemble une cinquantaine de parlementaires, il l’anime aujourd’hui et soutient la candidature de Nicolas Sarkozy à la présidence de l’UMP.

D’un abord très direct, il a souligné d’emblée l’utilité d’une Association telle que Femmes, débat et société pour aborder d’un œil neuf les problèmes qui se posent à une classe politique trop frileuse, selon lui, pour oser prendre les initiatives qui libèreraient le pays de l’emprise d’un Etat socialiste omniprésent.

Sous cette emprise, la France connaît un décrochage économique profond. Enfant malade de l’Europe, notre pays ralentit le développement des autres membres de la Communauté Européenne. Le gouvernement socialiste a abusé du pouvoir d’augmenter les impôts au point de détruire la classe moyenne, les efforts de ceux qui travaillent, la compétitivité du pays. Il a troublé aussi les repères et les valeurs qui sont ceux de nos concitoyens et ajoute à la crise économique une crise sociétale génératrice de violences, comme viennent de le prouver les manifestations autour du barrage de Sivens. Or, sans stabilité de valeurs telles que famille, intégration, laïcité, travail, en bref, sans valeurs républicaines, pas de modernisation possible.

S’interrogeant sur les causes de l’échec des gouvernements centre-droits précédents, Laurent Wauquiez discerne les éléments suivants :

  • L’absence d’un diagnostic clair des problèmes français. Comment les résoudre si on ne les a pas cernés ? Les responsables politiques craignent trop souvent d’effrayer l’électeur en disant la vérité. Or, contrairement au discours ambiant, les Français aujourd’hui n’ont plus peur du changement à condition que le changement, ce soit pour tout le monde : qu’il y ait, par exemple, égalité entre les régimes de retraite publics, spéciaux et privés, y compris pour les parlementaires, à condition aussi que règne l’exemplarité parmi les politiques et les dirigeants.
  • L’insuffisance d’explications : qui ose dire que les régimes de protection sociale se retournent contre ceux qu’ils sont censés protéger ou que le principe de précaution paralyse trop souvent les initiatives ?
  • L’inadaptation du calendrier électoral. En France, une fois élu au printemps, le président ne dispose que de quelques semaines pour choisir son gouvernement, nommer les 300 principaux responsables de l’action publique et prendre l’essentiel des mesures qui la rendront crédible. Là où en Angleterre l’existence d’un « shadow cabinet » permet à l’opposition de préparer en détail son programme, où aux USA le président nouvellement élu dispose de deux mois avant d’entrer en fonction.
  • Le défaut de continuité dans l’action L’orateur constate qu’il n’est jamais resté plus de dix-huit mois dans chacun de ses postes ministériels. Les actes ne vont pas assez loin pour atteindre les résultats promis.
  • Le manque de courage pour oser déplaire aux médias en pratiquant une parole autonome, en secouant le politiquement correct et en dénonçant l’écart entre ce que l’on a le droit de penser et le droit de dire, pour contourner les syndicats, comme a su le faire le chancelier Schröder en Allemagne, en appliquant les décisions du législateur sans recourir à d’interminables négociations. S’il faut s’appuyer sur les partenaires sociaux, ce n’est pas sur eux qu’il faut compter pour contribuer aux changements.

Interrogé sur les raisons de son soutien à Nicolas Sarkozy, Laurent Wauquiez a souligné l’état apocalyptique de la droite et du centre ainsi que sa crainte de voir le FN l’emporter au 2ème tour de la présidentielle, ce d’autant plus que les partis de droite classiques s’abstiennent fâcheusement de critiquer ses positions économiques. Il serait important de faire savoir et comprendre que le FN se prononce en faveur du maintien du RSA, de la suppression de l’euro, du protectionnisme, de la retraite à 60 ans etc… S’il est inutile de continuer à diaboliser le FN, il faut traiter ouvertement les problèmes qu’il soulève. Par ailleurs, au sein de l’UMP, surgit une écurie présidentielle prématurée alors qu’il est prioritaire de remettre le parti sur de bonnes bases. Sarkozy lui semble être le seul à avoir l’autorité nécessaire pour le faire comme pour rassembler.

S’il fait siennes bien des idées de Bruno Le Maire, Laurent Wauquiez lui reproche son abstention lors du vote de la loi sur le Mariage pour Tous, ainsi que son approbation de la fiscalisation des allocations familiales. Il s’étonne enfin du virage à droite d’un politique précédemment proche du Centre.

En ce qui concerne la diminution des dépenses de l’Etat, l’orateur signale un mensonge sémantique : lorsqu’il parle de réduction de dépenses, l’Etat ne fait que diminuer leur progression et non pas leur niveau initial. L’essentiel des dépenses publiques concerne les trois domaines suivants :

  • Le social, autrement dit la CMU, l’Aide médicale d’Etat, les services d’Urgences, le Tiers payant. Or, tout ce qui concerne la santé ne peut pas être gratuit.
  • Les collectivités locales. En Europe, la France est seule à entretenir 36500 communes, soit 40% de l’ensemble des communes dans la Communauté Européenne.
  • Le fonctionnement interne de l’Administration dont il convient de supprimer l’emploi à vie, sauf en ce qui concerne les fonctions régaliennes. La durée moyenne hebdomadaire du travail d’un fonctionnaire est de 31 heures et l’orateur a observé dans sa commune, une augmentation de 30% de l’absentéisme dès qu’un fonctionnaire est titularisé. Tout le processus administratif est à réviser.

Au total, Laurent Wauquiez aura laissé son auditoire sur une impression d’espoir. Espoir concernant les attentes d’un pays disposé aux changements et espoir dans une génération montante prête à mettre en cause des acquis qui se révèlent être des boulets.