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Entre les deux recensements de population, de 1990 et 1995, le Languedoc-Roussillon à créé 55000 emplois, tandis que Midi-Pyrénées par exemple, n’en générait que 51 000. Ce dynamisme Languedocien – 3ème région au plan national sur ce critère – est cependant marqué par une explosion du travail à temps partiel et le développement de l’activité féminine : NEUF FEMMES SUR DIX DANS LE TERTIAIRE.

En Languedoc-Roussillon, la part des femmes dans l’emploi global est passée, entre 90 et 99, de 40,8% à 44,5%. Sur un total de 336 000 femmes qui travaillent, 9 sur 10 exercent dans le tertiaire, pour l’essentiel dans la santé et l’action sociale, l’éducation, le commerce de détail ou encore l’hôtellerie-restauration. En 9 ans, l’augmentation de ces emplois en Languedoc- Roussillon a été de 18%. L’INSEE souligne toutefois des disparités géographiques : 64 femmes sur 100 hommes dans le bassin d’emploi de Bagnols-sur-Cèze, mais 89 dans celui de Montpellier. Le travail féminin est typé en termes de catégories socioprofessionnelles. 74% des employés du Languedoc-Roussillon sont des femmes, de même que 49,2% des professions intermédiaires, deux CSP phares du tertiaire.

En matière de féminisation par métiers entre 90 et 99, on peut déterminer trois grands groupes : enseignants, professions intermédiaires de santé et du travail social, employés (hors policiers et militaires), métiers désormais composés à 76% de femmes. Un groupe de moyenne féminisation avec les cadres et professions intellectuelles supérieures (hors ingénieurs), la fonction publique, avocats, notaires ; enfin un groupe de faible féminisation comprenant agriculteurs, artisans, chefs d’entreprise, ingénieurs, techniciens, contremaîtres, policiers, ouvriers. Certains métiers restent traditionnellement féminisés : secrétaires, assistantes maternelles, esthéticiennes, employées de maison sont à 95% des femmes.

Marie-José Poursibire

Une mutation du travail se produit et s’accélère depuis quelques années sous la pression de phénomènes économiques, technologiques et sociologiques. Elle résulte de la mondialisation, de la concurrence économique, qui suscitent un besoin croissant en matière de flexibilité des hommes et des organisations d’une part, et de maîtrise des coûts d’autre part. Elle résulte aussi de l’impact des technologies de l’information, qui bouleversent les notions d’espace, de temps et le lien du travailleur à l’entreprise. Elle résulte enfin d’évolutions sociologiques telles que le travail des femmes ou l’aspiration à une plus grande autonomie.

L’emploi normé dans le contrat , le temps et l’espace, est essentiellement une construction des années 1950-1960 et répondait alors à un contexte socio-économique sensiblement différent. On ne peut plus ignorer qu’aujourd’hui des formes atypiques d’emploi progressent, que la norme recule et que les rapports traditionnels du travailleur à l’entreprise sont remis en cause. Le système des relations du travail a implosé. Or, le droit du travail n’a pas suivi. Les entreprises ont besoin sans doute de salariés stables, mais de plus en plus polyvalents, capables de s’adapter aux évolutions technologiques.

L’objectif pour le prochain quinquennat est de réformer le code du travail afin d’y réintroduire plus de clarté, de redéfinir un droit allégé et souple, d’introduire davantage de contractuel.

Ainsi, le dialogue social ne sera relancé que si l’on stimule la démarche contractuelle en augmentant les chances de réussite de la négociation. Mais encore faut-il donner aux acteurs du dialogue social dans l’entreprise un espace suffisant de liberté contractuelle. L’expérience montre que les acteurs de l’entreprise sont plus pragmatiques et plus ouverts que le législateur.

La modernisation de notre droit social s’impose désormais comme une évidence.

Florence Richard
Avocat au Barreau de Paris

La "Formation tout au long de la vie" est une priorité de l’Union européenne, ce n’est pas un hasard.

En France, malgré des moyens toujours plus considérables accordés à l'Education Nationale, les résultats ne sont pas à la hauteur des espérances, et surtout des besoins des entreprises et des espoirs de notre jeunesse.

L'égal accès à la formation pour tous est un des facteurs-clés de notre développement économique. Nous constatons aujourd'hui que les jeunes entrent de plus en plus tard dans la vie professionnelle et paradoxalement qu'ils sont soit insuffisamment, soit trop qualifiés pour nos entreprises. Nous avons donc un déficit d'hommes et de femmes qualifiés à la fois dans certains métiers artisanaux (bâtiment, alimentation…) comme dans des filières universitaires (physique, recherche…). Face à ce constat, seule une réforme en faveur d'un projet global de société alliant étroitement l'emploi et la formation, l'entreprise et les formateurs serait en mesure de répondre aux besoins de notre développement économique.

Nous avons, sauf par la voie de l'apprentissage, toujours séparé ces deux mondes et par là même nous n’avons pas été en mesure de répondre aux attentes des entreprises et des jeunes.

Sans chercher "à qui la faute", ce qui serait à la fois trop facile et stérile, attachons nous plutôt à répondre à quelques questions simples :

I – Faire de l’accès au choix une réalité
  • Que souhaitent les jeunes, et ont-ils les moyens de leur choix ?
    Les multiples cloisonnements des systèmes, la concurrence des filières de formation, renforcée aujourd’hui par la réalité démographique, la difficulté d’avoir accès à un autre choix lorsque l’on s’est fourvoyé et que l’on a, qui plus est, plus de 26 ans, constituent de véritables obstacles à une insertion réussie dans le monde du travail. 
    De façon spécifique, comment élargir les possibilités de choix pour les femmes dont on sait qu’elles constituent la main d'œuvre non qualifiée la plus nombreuse… ?
    Il faut privilégier la diversité des parcours de formation et l'accès au choix, qui inclut aussi celui de se tromper sans pour cela entrer dans des circuits d’exclusion. 
  • Comment valoriser ces choix ? 
    Il est aussi capital de faire naître très tôt chez les jeunes des motivations pour un métier, d’encourager les choix, de les valoriser. Cela passe par une approche moins « intellectuelle » des formations, par l’abandon d’un langage et d’une façon de pensée qui font de certaines filières une voie d’exception et d’autres un choix par défaut. 
    Car c’est bien une somme de compétences, de savoir –faire qui, dans des domaines très différents, contribue à la cohésion et la dynamique d’un pays.
    - Quels sont les besoins de nos entreprises, publiques ou privées, afin qu'elles puissent assurer la place de notre pays face aux enjeux de la concurrence ? Le dialogue semble aujourd'hui anémié entre l'Etat et les représentants des entreprises : on constate une politique de défense de structures plutôt qu'une politique de formation en fonction des besoins. 
    - quelles souplesses dans notre système de formation ? Les cadres de formation, malgré l'introduction de la notion d'unité de valeur ou celle de validation des compétences sont encore trop rigides, l'individualisation des parcours de formation peu accessible. Le collectif est encore trop privilégié par rapport à la fois aux besoins des entreprises et à l'accès aux choix des jeunes. Des complémentarités sont à rechercher, des formules innovantes à mettre en oeuvre. 

Ces questions bien sûr ne sont pas limitatives. 

Il semble crucial aujourd'hui de rapprocher l'entreprise de ses formateurs. Le droit à l'expérimentation doit être de plus en plus présent : pourquoi ne pas privilégier l'enseignement à tous niveaux par des professeurs ayant eu ou ayant encore une expérience professionnelle ? Cela permettrait d'avoir un regard différent sur le statut du monde enseignant. 

II – Rapprocher l’entreprise de ses formateurs 

A l'heure où l'on parle de mobilité, où commence à être admis que chacun sera amené à exercer deux ou trois métiers différents, pourquoi ne pas commencer par rendre plus mobile le système de formation lui même. Le débat est ouvert, des solutions peuvent exister en replaçant tout simplement l'homme au cœur de l'économie. 

Les moyens financiers nationaux ou régionaux, provenant soit des entreprises, soit de l'Etat, soit des Régions sont considérables : il n'est donc pas question de rallonges budgétaires mais plutôt de redéploiements avec une approche différente permettant de mieux faire face, de mieux appréhender l'évolution de la société et des jeunes, les besoins des entreprises, les désirs et aspirations de notre jeunesse. 

Ce n'est pas en faisant supporter de plus en plus de contraintes et de charges aux entreprises que celles-ci pourront former les hommes et femmes qualifiés dont elles ont besoin. 

Si l'Etat veut appuyer réellement le développement économique du pays et de ses entreprises il devra prendre la formation comme le réel enjeu du développement économique de demain. 

Il ne s’agit pas de former nos jeunes à des métiers hyper-spécifiques, et qui parfois auront… disparu au moment de leur entrée sur le marché du travail, que nous aiderons nos jeunes ! Qui sait qu’il existe aujourd’hui, au sein du système de formation, 640 diplômes professionnels ! 

Ne vaudrait-il pas mieux de recentrer sur des grands corps de métier, des fonctions, et laisser aux entreprises qui embaucheront des jeunes diamants bruts, le soin de former à une fonction spécifique chaque jeune : le soin d’en faire un diamant taillé !

Danielle Rouganne 
Présidente de la Chambre
de Métiers Puy-de-Dôme

Il y a 10 ans, les Français étaient appelés à voter pour ou contre Maastricht : pour la première fois j’ai eu le sentiment que mon vote pouvait changer l’Histoire. Pour la première fois, l’Europe s’est construite avec les citoyens, pour la première fois les Français ont fait partie du débat sur l’Europe.

J’ai grandi en Allemagne, dans ce pays coupé en deux, terrain de jeux de la Guerre froide où, jusqu’à la chute du mur, les conséquences de la Seconde Guerre mondiale, familles séparées, présence militaire alliée du côté occidental et dictature communiste imposée par l’Union soviétique de l’autre côté du mur s’imposaient en permanence à nous.

1989, le mur tombe. Premier pas vers la réunification: le Mark, monnaie symbole du miracle économique de l’après-guerre en République Fédérale d’Allemagne, devient la monnaie unique de cette nouvelle Allemagne réunifiée.

Aujourd’hui, cette unité autour de la monnaie nous la retrouvons à l’échelle de l’Europe.

L’accord de Schengen a supprimé les contrôles de personnes aux frontières communes et nous a permis de circuler librement en Europe, la monnaie commune a fait entrer l’Europe dans notre quotidien. Onze partenaires européens ont fait le choix de l’Euro.

L’Euro fera tomber les frontières. Plus de guerres par dévaluation entre les pays européens, au service de guerres économiques, d’expressions telles que le « Franc faible », « le Mark fort ».

Une politique monétaire commune au service de L’Europe.

Cette Europe que nous souhaitons unie et non uniforme. La richesse de cette union se nourrit de ses différences à l’image de la monnaie commune : du côté pile, elle symbolise l’unité de l’Europe, du côté face sa diversité.

La vision européenne ne peut s’arrêter là, il faut lui donner une perspective politique. 

L’Europe des quinze doit se préparer à l’échéance de 2004 où l’Union européenne pourrait passer à 25 Etats membres. Une Convention sur l'avenir de l'Europe chargée d'imaginer les futures institutions communes a été créée le 22 octobre 2001 par la commission des affaires constitutionnelles du Parlement européen. 

Je suis convaincue que l’avenir de la France passe par l’Europe, et qu’il est impératif de poursuivre le processus de rapprochement et de travail en commun des partenaires européens. 

Nos enfants voyageront en Europe sans passeport, payeront en Euro, éliront sans doute un Président de l’Union européenne : ils seront les citoyens de cette Europe que nous aurons inventée.

Isabelle Sabaud 
Cadre supérieur Finance

Comment mettre la famille, premier cercle de la sécurité et de l’éducation, au cœur de l’action politique ? Voici quelques pistes, tirées de notre expérience à Marseille.

Créée en 1996 par Jean-Claude GAUDIN, Maire de Marseille, la délégation à l’Action familiale / Droit de la Femme s’est dotée d’un service unique en France avec quatre missions principales : 

  1. L’accueil du public : information sociale, juridique, conseil conjugal et familial, économie sociale et familiale 
  2. L’aide aux associations « femmes-famille » 
  3. La mise en place d’actions ponctuelles de sensibilisation et d’information 
  4. Une fonction d’expertise auprès de partenaires associatifs et institutionnels. 

Ce service répond à une vraie demande qui s’accroît d’année en année : d’un peu plus de 6 000 demandes en 1997, on est passé à près de 9 500 en 2001. 

Preuve que la municipalité a visé juste en proposant ce service gratuit aux femmes et aux familles marseillaises dans un souci de prise en charge globale des femmes en situation familiale difficile. 

Ce bilan, très largement positif, ouvre des perspectives encourageantes pour le proche avenir. 

Nous sommes un service public « pilote » en matière de médiation familiale. Nous avons travaillé sur le projet de loi de réforme du Droit de la famille avec des partenaires. 

Les projets sont nombreux, certains connaissent un début de mise en place grâce à la Médiation familiale : 

  • Un accompagnement particulier des enfants et de leurs parents confrontés à la séparation, 
  • La création d’un dispositif de lutte contre les violences intrafamiliales avec un collectif institutionnel : Conseil général, DDASS, Education nationale, 
  • Un dispositif scolaire dans certains collèges,
  • Mise en place d’un Observatoire de la parentalité, lieu référent dans la ville. 

Tout cela repose sur une réelle proximité, une connaissance presque au cas par cas des besoins : alors, que les énergies se libèrent, que les initiatives et les expérimentations locales s’épanouissent : tel est mon souhait pour les années à venir.

Myriam Salah-Eddine