Connexion Membres

Espace Membres

FDS logo
Adhésions

Recherche

Hakki Akil 2

 

Dans le cadre de ses déjeuners mensuels, l’Association Femmes Débat Société a accueilli Son Excellence M. Hakki AKIL , Ambassadeur de Turquie en France, le mardi 2 février 2016.

 

 

En attendant son invité, la Présidente de l’Association, Catherine DUMAS a souhaité la bienvenue aux nouvelles recrues et sympathisantes de l’Association, en rappelant que celle-ci rassemble un réseau d’amies de sensibilité politique de droite et du centre. Elle précise que les prochains déjeuners de l’Association accueilleront Hervé MARITON le 8 mars et François FILLON le 5 avril.

C’est en ami que Christine DEMESSE a présenté l’Ambassadeur Hakki AKIL dont le cursus s’est à plusieurs reprises déroulé en France. Titulaire d’une licence d’Economie Appliquée de l’Université de Bordeaux, il est également diplômé de l’Ecole Nationale d’Administration à Paris. En 1979, il a rejoint le Ministère des Affaires Etrangères de son pays où il a travaillé au Département Juridique et puis à l’Ambassade de Turquie à Damas avant d’être nommé à Paris consul de 1983 à 1987. A l’issue de sa scolarité à l’ENA, il retourne au ministère des Affaires Etrangères puis revient à Paris en tant que premier conseiller. Après avoir été Représentant Permanent Adjoint à l’Organisation Mondiale du Commerce, puis eu des responsabilités en matière de politique énergétique, il est nommé ambassadeur au Turkménistan, puis aux Emirats Arabes Unis. Sous-Secrétaire d’Etat aux Affaires Etrangères, il est sherpa du G 20 pour la Turquie de 2006 à 2008. En 2011 il est nommé ambassadeur à Rome avant de représenter aujourd’hui la Turquie auprès de la France.

D’entrée de jeu, M. AKIL rappelle que la Turquie a accueilli 2 millions et demi de migrants majoritairement d’origine syrienne. La Turquie est un état de tradition laïque ,dans lequel l’Etat a la tutelle des religions. Il indique également qu’en Turquie les femmes ont obtenu le droit de vote et d’éligibilité au niveau local en 1930 et au niveau national en 1934. La Turquie attribue d’importance au rôle des femmes dans la société et à cette fin assume des responsabilités. Dans ce cadre, « Convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique », dit Convention d’Istanbul, a été acceptée durant la présidence de la Turquie du Comité des Ministères du Conseil de l’Europe en 2011.

Les relations entre la Turquie et la France sont anciennes. C’est, en effet, en 1526 qu’a été passé pour la première fois un accord entre une puissance catholique et une puissance musulmane. La mère du roi François 1er, Louise de Savoie, avait, en effet, sollicité l’appui de Soliman le Magnifique pour contribuer à la libération de son fils retenu prisonnier par Charles Quint. Soucieux d’équilibrer la puissance la Maison d’Autriche en Europe, le sultan n’avait pas hésité à apporter son aide. Dans le cadre de cet accord, divers privilèges ont été accordés à la France par les Capitulations.

L’économie turque connaît une progression spectaculaire depuis 12 ans. Son PNB est passé de 134 milliards de dollars en 2002 à 840 milliards en 2014, ses exportations de 40 à 150 milliards et le pays ne connaît pas actuellement de déficit budgétaire. Sa croissance de 4% aujourd’hui devrait atteindre 5 à 6% dans les années à venir. L’état de ses accords avec l’Union Européenne est de nature à inspirer confiance aux entreprises étrangères. Leurs investissements en Turquie, à 87% en provenance des pays occidentaux, se montent à 130 milliards de dollars. Le pays, qui s’apprête à fêter le centenaire de sa Révolution, ambitionne de figurer parmi les dix premières économies mondiales.

Le volume global de l’aide humanitaire accordée par la Turquie la situe au 3ème rang mondial, mais au 1er par tête d’habitant, ce qui explique que le premier sommet humanitaire mondial se tienne en Turquie au mois de mai prochain. Le nombre de réfugiés accueillis dans le pays depuis 5 ans se monte à 2 500 000 personnes en provenance de Syrie et d’Irak. L’importance de cette affluence, difficile à imaginer, ne manque pas de nécessiter des efforts importants en matière de construction d’hôpitaux, de crèches, d’écoles, etc..., efforts qui représentent 1,4% du PIB turc. Un effort similaire en France coûterait 26 milliards d’Euros au budget de l’Etat. En dépit de cette affluence (une ville comme Kilis, qui compte 95 000 habitants, abrite 110 000 réfugiés), on ne note pas d’incidents jusqu’à maintenant. A l’avenir, des visas pour les Syriens en provenance de pays tiers (principalement Jordanie ou Liban) seront exigés.

En réponse à diverses questions d’ordre politique, l’Ambassadeur AKIL rappelle que la Turquie est membre de l’OTAN et qu’elle est d’autre part en négociation d’adhésion à l’Union Européenne. Face à la décision américaine de procéder à des frappes aériennes contre Daesh, la Turquie estime qu’il convient « d’assécher le marécage (autrement dit Damas et Bagdad) avant de tuer les moustiques ». Il faut, en effet, admettre qu’en Syrie, la présence du gouvernement d’Assad renforce Daesh et que c’est pour des raisons politiques que Daesh s’est développé aussi rapidement. Le manque d’une véritable stratégie dans le camp occidental a été à l’origine de la prolongation de la crise syrienne. Les derniers développements au nord de la Syrie et le nouvel afflux de refugies causés par le bombardement massif russe ont encore une fois prouvé à quel point la Turquie avait raison en proposant la création d’une zone de sécurité et d’exclusion aérienne. Nous n’avons malheureusement pas pu réussir à convaincre nos alliés dans ce projet, plus particulièrement les américains.

L’orateur souligne que la Turquie est, par ailleurs, accusée de combattre les Kurdes alors qu’elle vient d’en accueillir et d’en loger 196 000 en 36 heures quand Kobane a été attaqué par DAESCH. Quant à la position de la Russie, l’essentiel de ses frappes est dirigée à 90% contre l’opposition syrienne modérée et à 10% contre Daesh, ceci afin de soutenir Assad ou de favoriser la création d’un mini-état syrien.

L’ambassadeur rappelle que ce sont essentiellement les Iraniens qui mènent la guerre en Irak. Preuve en est, par exemple, la fuite de l’armée irakienne forte de 45.000 combattants lors de l’attaque de Mossoul par 2000 membres de l’E I. Les soldats irakiens se sont débandés pour ne pas défendre les Sunnites.

Contrairement à Daesh, Al Nosra ne compte pas de volontaires étrangers et noue ses alliances selon les circonstances.

Pour en revenir à la Turquie proprement dite, l’Ambassadeur AKIL considère que le Président ERDOGAN a été un visionnaire pour son pays et que son gouvernement est composé d’humanistes. Il faut lui imputer les réussites économiques ainsi que les réformes démocratiques qui ont été accomplies en vue d’une collaboration plus étroite avec l’Union Européenne, tout comme l’initiative d’un processus de paix avec le PKK. Alors qu’on lui reproche d’être un islamiste, c’est en réalité un apôtre de la laïcité, soucieux de maintenir l’Etat à équidistance de toutes les croyances. Il faut, cependant, rappeler que la laïcité, sous sa forme militante, peut servir de fer de lance à un coup d’état militaire. Aujourd’hui, si la Turquie vit sous des lois d’urgence, c’est en raison des nombreux attentats qui y ont été commis.

Plus généralement, on peut considérer que, depuis la chute de l’URSS, les questions religieuses sont devenues des valeurs politiques.

La Présidente de l’Association remercie vivement l’Ambassadeur AKIL pour la spontanéité de ses propos et l’ouverture dont il a fait preuve face aux nombreuses questions de l’assemblée.

L’Association Femmes Débat Société a accueilli Xavier DARCOS au cours d’un déjeuner le mardi 12 janvier 2016 dans une atmosphère d’autant plus chaleureuse que Xavier DARCOS a bien voulu remplacer en dernière minute l’invité initialement prévu : l’Ambassadeur de Turquie soudainement rappelé à Istambul en raison des attentats  perpétrés dans son pays ce même jour.

Xavier darcos optUne particularité sympathique à signaler : Xavier DARCOS a été présenté par son épouse, Laure DARCOS qui est une des principales responsables de l’Association Femmes Débat Société. Particularité bienvenue en raison de la très riche biographie de l’invité.

Agrégé de lettres et Docteur ès Lettres et Sciences Humaines, Xavier DARCOS a commencé sa carrière au sein de l’Education Nationale en tant que professeur, notamment à la Khâgne au Lycée Louis Le Grand, puis comme Inspecteur Général. Elu à deux reprises Maire de Périgueux, Sénateur de la Dordogne, il est devenu Ministre de l’Enseignement Scolaire de 2002 à 2004, Ministre délégué à la Coopération, au Développement et à la Francophonie en 2004 et 2005 dans le gouvernement de Jean-Pierre RAFFARIN, Ministre de l’Education Nationale de 2007 è 2009 dans le gouvernement de François FILLON, puis Ministre du Travail, des Relations Sociales, de la Famille, de la Solidarité et de la Ville en 2009 et 2010.

De 2005 à 2007, il a été Ambassadeur représentant la France auprès de l’OCDE, Président Exécutif de l’Institut Français de 2010 à 2015. Depuis février 2015, il est
Ambassadeur pour le rayonnement du français à l’étranger.

Auteur de très nombreux ouvrages, en particulier sur la littérature ancienne et moderne, sur l’école et sur des hommes politiques, il a été élu en 2006 à l’Académie des Sciences Morales et ¨Politiques avant d’en devenir le Secrétaire Perpétuel en
2010, puis à l’Académie Française en juin 2013.

Son dernier titre est celui de Président de la Fondation SANOFI-Espoir.

Constamment actif, il vient de terminer un rapport sur le rayonnement du Français et sur l’offre éducative française à l’étranger, à la demande du Ministre des Affaires Etrangères et du Développement International, Laurent FABIUS.

Autant dire que nul mieux que lui n’est qualifié pour évoquer le développement de la diffusion de la langue et de la culture françaises à l’étranger.

Depuis le début de cette mission, Xavier DARCOS observe de considérables modifications dans les modalités de cette diffusion. Il ne s’agit plus aujourd’hui, comme autrefois, de seulement veiller à maintenir l’usage de la langue française au sein des instances internationales. Il ne s’agit pas davantage de chercher à concurrencer l’usage des principales langues européennes ni de s’attacher à transmettre la culture d’une génération à l’autre suivant un mode vertical. Il
s’agit même plus de se tourner uniquement vers le progrès, l’insolite, l’innovation, vers ce qui est d’avant-garde.

La culture se diffuse via les réseaux, les associations, les ONG, les start-ups, les jeux électroniques, bref sur des supports constamment renouvelés par les innovations numériques et ce dans une confusion difficile à réguler. A titre d’exemple, un Etat Américain sur deux, maintenant, n’enseigne plus l’écriture cursive. Ainsi, au cours d’une réunion récente en Afrique du Sud, Xavier DARCOS s’est retrouvé le seul à utiliser un stylo, tout le monde recourant à des tablettes. En même temps, la pratique du français est loin de disparaître : on évalue à 550 millions le nombre de francophones en 2030, les 3 / 5èmes d’entre eux se situant en Afrique. La question se pose de savoir comment mettre ces nouveaux outils au service de la langue et de la culture françaises.

En dépit des esprits chagrins qui se lamentent sur leur affaissement, force est de constater que la France reste une nation de culture, que beaucoup d’idées dans le monde passent au moyen du français et que notre culture reste un marqueur d’identité. Il n’est que de voir l’influence de nos penseurs (Barthes, Derrida et bien d’autres), de nos architectes, de nos juristes (la législation asiatique s’inspire bien davantage du droit romain que de la common law), de nos artistes (la majorité des dessinateurs de Pixar sont français).

Restent deux difficultés majeures.

La première concerne la légitimation de ce qui circule sur les réseaux. Comment s’assurer de la qualité des logiciels d’apprentissage de la langue ? Les protocoles et labellisations mis en place par la France y suffisent-ils ? La validation des diplômes français par l’Institut Français comme le fait le British Council ou l’Institut Goethe reste encore à un stade expérimental, alors que les banques de données universitaires (« Moocs ») ne cessent de se développer sur le net.

La seconde difficulté concerne la professionnalisation des formations diplômantes françaises dispensées à l’étranger. Connaissance des réseaux (y compris sociaux),
des outils numériques et labellisations ne suffisent pas à l’assurer. Il est essentiel d’y associer la collaboration des entreprises françaises ou connectées à la France qui opèrent à l’international pour favoriser l’insertion de ceux qui suivent ces formations. Qui dit entreprises évoque des activités très diverses : cinéma (la France est le second diffuseur de films dans le monde après les USA), livres, vidéos, métiers des bouche (notamment la boulangerie), peu importe pourvu que les acteurs soient connectés. La France doit installer ses modèles économiques dans sa langue sans se contenter de « déparler » l’anglais.

Parmi les autres problèmes, on peut citer l’existence d’habitudes ancrées au sein des différents organismes concernés par la diffusion linguistique et culturelle qu’il s’agisse d’organismes français ou européens. On se heurte aussi à la diversité des implantations permanentes dans certains pays. Elles restent également évènementielles dans bien des cas. Or, les échanges culturels sont des préalables aux échanges économiques. Ils permettent d’ouvrir des portes.

Du fait que la France n’est pas seule à rencontrer ces difficultés, des projets d’association comportant la mutualisation de ressources se dessinent entre, par exemple les Instituts français, l’Alliance Française, l’Institut Goethe et le British Council. Les politiques culturelles ne sont plus aujourd’hui strictement nationales - en dépit de la grande complexité que rencontre le montage d’un dossier européen.

En réponse aux nombreuses questions suscitées par son intervention, Xavier DARCOS a développé certains points :

- Les diverses chaînes d’information françaises attirent des dizaines de millions
d’auditeurs à travers le monde, malgré des fréquences parfois difficiles à attraper de l’étranger. Ce n’est pas parce qu’elles sont présentes dans des pays de langue arabe, par exemple, qu’il leur revient de diffuser en langue arabe à l’intérieur du périmètre national, car cela ne servirait pas notre intérêt.
On court le risque d’entretenir la confusion entre politique, religion et culture.

En matière de droit, de normes, il serait essentiel de pouvoir établir des centres
d’examen à l’étranger, comme le fait la profession comptable. Si des accords sont en cours avec certains pays, ils ne sont pas encore généralisés.

- Aucun canal de diffusion n’est à négliger. En Asie, par exemple, la France représente l’incarnation du bon goût avec ses industries du luxe, sa gastronomie, etc... D’une manière générale, elle incarne aussi « l’Esprit des Lumières », ce mode de réflexion fondé sur la raison, le sens du classement, la syntaxe, la démonstration logique etc... Là, elle se heurte à l’influence du numérique qui favorise la brièveté, la parataxe, la rapidité, l’immédiateté, le relativisme du fait de l’absence de conclusions.

Les dernières questions se sont adressées à l’orateur en tant que Président de la
Fondation SANOFI. Au cours de la récente COP 21, Femmes Débat Société s’est, en effet, intéressée conjointement avec d’autres Associations au thème Santé et Climat.

Les premières concernées par les dérèglements climatiques sont les femmes du fait de leur fréquente précarité et de leur investissement dans les professions soignantes. Xavier DARCOS en convient et indique que la Fondation SANOFI a investi 10 millions d’Euros en sélectionnant prioritairement les chantiers suivants :

- Le soin des maladies néo-natales et les cancers des enfants

- La lutte contre la mortalité infantile, avec notamment la formation de sages-femmes.

- Le soutien à des services d’urgence, en particulier ceux de Médecins du Monde,
avec des dons de médicaments.

- L’aide aux opérations montées localement et animées par les salariés employés sur place.

En conclusion, la Présidente de Femmes Débat Société, Catherine DUMAS adresse ses vifs remerciements à son invité Xavier DARCOS en soulignant les qualités d’humaniste et de politique, sans parler de l’intellectuel, que chacune a pu constater au cours de son intervention.

arlette chabotLe mardi 3 novembre, l’Association Femmes Débat Société a accueilli Arlette CHABOT, Journaliste politique, dans le cadre de ses déjeuners mensuels.

Catherine DUMAS, Présidente de l’Association, après avoir remercié son invitée pour sa présence, a brièvement rappelé la convention qu’a tenue l’Association au Palais du Luxembourg en juin 2015 sur le sujet Ethique et Politique. Elle évoque ensuite la participation de l’Association à la COP 21 le 8 décembre prochain sur les enjeux santé- climat, ainsi que les rencontres prévues avec des responsables tunisiennes au cours de l’année 2016. Après avoir annoncé que le prochain invité du déjeuner de l’Association prévu le 12 janvier serait l’Ambassadeur de Turquie, elle souhaite la bienvenue aux nouvelles adhérentes de l’Association.

Laure DARCOS présente ensuite Arlette CHABOT en rappelant quelques traits de sa carrière de journaliste politique : parmi eux, sa collaboration avec France Inter de 1974 à 1984, TF1 de 1984 à 1990, France 3 de 1990 à 1992, France 2 de 2004 à 2010 où elle a été Chef du Service Politique. Elle intervient aujourd’hui sur Europe 1 et LCI.

D’emblée, Arlette CHABOT souligne que nous vivons des temps difficiles qui ne la rendent guère optimiste. Elle constate une crise très profonde de l’offre politique dans notre pays. La Gauche se délite et risque l’éclatement, que le Président Hollande se représente ou non. Les Verts sont divisés et le Front de Gauche désuni. Le Président ne réussit pas à convaincre l’opinion. Quant à la Droite, on se demande avec qui, comment et dans quel objectif elle gouvernerait. On n’y trouve de véritable accord ni sur le programme ni sur la personne en charge de l’appliquer. La Gauche comme les électeurs de droite sont inquiets et on ne peut que souhaiter bon courage à celui qui affrontera Marine Le Pen, car le résultat sera étroit. On peut aussi se demander s’il n’est pas trop tard pour attaquer le Front National sur son programme, si les arguments consistant à susciter l’épouvante devant sa progression ou l’irresponsabilité de son programme réussiront à convaincre les électeurs. On peut enfin se demander si ces mêmes électeurs passeront ou non à l’acte au moment du choix final. Lors d’un récent séjour dans la région Nord-Picardie, Pas de Calais l’orateur a constaté que la mobilisation des chefs d’entreprise apparaît comme la ligue des « puissants » contre les « rejetés ». Et en fin de compte, se pose la question du pire : la réussite du Front National ou bien sa mise à l’écart des postes de responsabilité.

Cette crise de l’offre politique peut tenir à une crise des personnalités dont l’autorité et l’aptitude à incarner la France semblent moindres que dans le passé. La Présidence de la République est aujourd’hui abaissée. La classe politique, le « métier » politique sont dévalorisés. Pour avoir une vision, il faut une culture. Bien gouverner ne peut pas se faire à n’importe quel prix. Or, la politique est aujourd’hui « un métier de chien ».

La presse et les chaînes d’information en continu en sont en partie responsables. Il y a mélange entre l’important et l’accessoire. Les débats sont teintés d’irrationnel. L’essentiel est perdu de vue, comme en témoigne l’importance accordée au café présidentiel chez Lucette, à l’accident de Puisseguin, si tragique qu’il soit. Ce malaise n’est d’ailleurs pas purement français : on le retrouve aussi à l’étranger. La presse va au plus facile, l’information en continu pousse à la surenchère, donc au populisme. Les informations ne sont pas toujours de véritables informations, les sujets sont sur-traités.

Le monde politique a besoin d’un « coup de balai ». L’opinion, qui attend une autre génération que celle de François Hollande, Nicolas Sarkozy, Jean-Luc Mélenchon, François Bayrou, veut un renouvellement. La déprime française tient au sentiment que les choses n’avancent jamais et que l’on rejoue toujours la même musique.

Une suggestion constructive : pourquoi ne pas réunir les divers responsables autour d’une table pour les faire travailler ensemble à des réformes sur quelques chantiers, quatre par exemple, et les faire aboutir ?

L’orateur s’est ensuite prêtée à un dialogue avec la salle autour des points suivants :

  • L’instauration d’une seule mandature présidentielle : Alain JUPPE est aujourd’hui le seul à s’y être engagé. Actuellement dès son élection, le Président pense aux primaires qu’il devra affronter dans le futur. Or, l’orateur juge souhaitable que le Président fraîchement élu explicite clairement et en priorité ce qui sera supprimé et ce qui sera donné en échange. Plus que de réformes (qui ont une consonance punitive), mieux vaudrait parler de changements.
  • En cas d’élection de Marine Le Pen à la présidentielle, serait probable un référendum suivi de nouvelles législatives qui conduiront à l’échec du FN. Le risque principal tient à l’abstention des jeunes électeurs (les plus âgés se mobilisant par peur). Pour combattre l’abstention, il faut un discours positif.
  • Beaucoup de questions se posent : les médias affirment que Marine Le Pen sera au 2ème tour des élections présidentielles. Si Alain Juppé remporte les primaires chez Les Républicains, Nicolas Sarkozy se retirera-t-il ? . Selon l’orateur, les médias jouent avec Marine Le Pen et avec les sondages pour faire de l’audience. Gauche et Droite jouent aussi avec elle et, en fin de compte, tout le monde joue à se faire peur. Il n ‘y a qu’elle et soit la Gauche soit la Droite. Cela fait du Front National le centre de la vie politique français.
  • Aux yeux de l’orateur, les primaires présentent plusieurs avantages : en premier, celui de faire émerger le moins mauvais, ensuite celui d’encourager la participation des jeunes en particulier, mais aussi de l’ensemble des citoyens. 2 à 3 millions seulement de participants aux primaires ne les justifieraient pas. Si la Gauche a tenu à organiser des primaires en 20011, c’était afin d’éviter la déconvenue de 2002. On a coutume de dire qu’est élu aux primaires le représentant de la fraction la plus dure du parti. Ceci s’est avéré faux pour la Gauche puisqu’au lieu de Martine Aubry, réputés la plus dure, c’est François Hollande, le plus mou, qui les a remportées.
  • L’intervenante prévoit que François Bayrou sera candidat aux présidentielles si Nicolas Sarkozy remporte les primaires. Bayrou est, en effet, persuadé que gagnera celui qui n’a jamais gouverné. Et pourquoi pas ? François Bayrou n’a jamais eu les clés du pouvoir et il ferait un gouvernement ouvert
  • En ce qui concerne le programme économique du FN, Marine Le Pen sait qu’il y a une attente à gauche. Ce programme est inapplicable, mais l’électeur, lui, en est-il convaincu ? Les Français, qui sont dans l’irrationnel, sont en colère. Par ailleurs, le FN appliquerait-il ce programme ? L’exemple grec du gouvernement Tsipras semble le démentir..
  • Les Français ne s’intéressent guère aux exemples étrangers. Ils y sont indifférents. Ils ne veulent pas de discours churchilliens et les exemples passés montrent que les réformes dures mettent les foules dans la rue sans réellement aboutir. Trois ans après, ces mêmes réformes doivent être retouchées et le problème n’est jamais vraiment réglé. Or, il faut travailler sur le long terme alors que l’on constate que les vrais réformateurs ne sont jamais réélus.

C’est en fin de compte sur une note optimiste que conclut l’orateur : celui qui gagnera est celui qui aura un discours positif : « on va faire ça, on va réussir ça... ». Cette attitude, qui correspond à l’actuel esprit « start-up », consiste à dire : « puisque la classe politique ne répond pas à nos problèmes, on va faire ça .... ». Le dynamisme existe chez de jeunes entrepreneurs, pourquoi pas aussi ailleurs ?

L'association Femmes, Débat et Société a eu  le plaisir de recevoir le

LAURENT HENART 2

 

 

Monsieur Laurent Henart, 

Maire de Nancy, ancien Ministre

Président du Parti Radical

 

 

 

 

Catherine DUMAS, Présidente de l'Association, a profité des quelques instants précédant l'arrivée de son invité pour rappeler les quelques évènements importants qui vont marquer la vie de l'Association dans les mois à venir. Il s'agit en premier de la Convention de Femmes Débat Société qui se tiendra le lundi 1er juin prochain de 14 h. à 18h.30 au Palais du Luxembourg (salle Monnerville 26 rue de Vaugirard, Paris 6ème) autour du thème suivant : Ethique et Politique : une réflexion au féminin. Ouverte par Isabelle DEBRE, Vice-Présidente du Sénat et Sénatrice des Hauts-de-Seine, cette Convention verra intervenir Alain DUHAMEL, Ferdinand MELIN-SOUCRAMANIEN, Déontologue de l'Assemblée Nationale, Agnès VERDIER-MOLINIE, Directrice de l'IFRAP, Gérard KUSTER, Council Director au Conference Board à Bruxelles, Dominique ROUSSEAU, Professeur de Droit Constitutionnel à l'Université Panthéon-Sorbonne, au cours d'une première Table Ronde intitulée : « L'homme politique peut-il être vertueux ? », puis Christophe BARBIER, Directeur de la rédaction de l'EXPRESS, Valérie DEBORD, ancien Ministre, Philippe DALLIER, Sénateur de la Seine Saint Denis, Maire de Pavillons-sous-Bois, Marie-Magdeleine LESSANA, Ecrivain et Psychanalyste, au cours d'une seconde Table Ronde intitulée « Les femmes sont-elles des hommes politiques comme les autres ? », avant d'être clôturée par Valérie PECRESSE, Députée des Yvelines, Coordinatrice de l'UMP pour les Elections Régionales et Candidate à la Présidence de la Région Ile de France.
Cette Convention permettra à FDS de présenter des propositions par l'intermédiaire de sa porte-parole, Salima SAA ;
Dans la limite des places disponibles, les membres de FDS sont invitées à amener les personnes de leur entourage qu'intéressent les sujets débattus et qui sont disposées à s'investir toute l'après-midi, une assistance partielle n'étant pas admise.
Autre événement marquant : la participation de Femmes Débat Société à la Conférence sur le Climat qui se tiendra à Paris au Grand Palais en décembre 2015. En liaison avec d'autres Associations, Femmes Débat Sociétés commence dès maintenant à travailler sur les suggestions qu'elle présentera en matière de Santé et Climat.
Enfin, la Présidente de l'Association rappelle que son Assemblée Générale se tiendra le mardi 30 juin prochain à 19h. au Restaurant Universitaire de la rue Mabillon, Assemblée suivie d'un dîner au sommet de ce Restaurant, dîner au cours duquel interviendra Bénédicte DURAND sur les questions concernant l'Enseignement Supérieur en France.

Agé de 46 ans, l'invité de ce jour, Laurent HENART est actuellement Maire de Nancy, ancien Ministre, Président du Parti Radical en succédant à Jean-Louis BORLOO. Engagé très jeune en politique, il a été le fondateur du mouvement des Jeunes Radicaux en 1991, Adjoint à la culture du Maire de Nancy avant de devenir Député de Meurthe-et-Moselle de 2002 à 2012, puis Secrétaire d'Etat à l'insertion professionnelle des Jeunes de 2004 à 2005.

Après avoir remercié l'Association Femmes Débat Société de son invitation, Laurent HENART a traité des trois points suivants : la situation du pays, l'essentiel des changements à apporter pour la redresser et les élections primaires de l'UMP.

Si la France a une capacité de redressement, elle est actuellement en train de s'enliser doucement. Alors que le couple franco-allemand était le moteur principal de l'Europe, on n'en parle plus aujourd'hui, en raison de l'importance des différences qui nous séparent de l'Allemagne. La population jette un regard dégradé sur des notions aussi importantes que celle de Nation ou de Respect. Elle éprouve des inquiétudes sur la capacité du pays à porter ce qui l'a constitué. Le Président Hollande anesthésie le pays et le Premier Ministre Manuel Valls ne fait preuve que de qualités tacticiennes, entre autres en prenant la tête de l'opposition au Front National.

L'orateur n'annonce rien de moins que la nécessité de changer de régime et de remettre l'économie à zéro.
Changer de régime parce qu'à ses yeux la fin de la 5ème République est programmée. Nous sommes au début de son processus de décomposition. La durée du mandat du Président de la République est trop courte pour lui permettre d'exercer pleinement ses pouvoirs. Il faut rétablir le septennat et un septennat non renouvelable déconnecté des autres élections. Une dose de proportionnelle est nécessaire pour permettre aux 25% de Français adeptes du Front National de se sentir représentés. La question est de savoir dans quelles chambres introduire cette proportionnelle ? Il convient aussi de réserver les lois principales au vote de l'Assemblée, les autres lois pouvant être votées en Commissions. Par ailleurs, le pays étouffe sous les excès de règlementations. Le constat de l'incapacité politique pousse l'électorat vers l'abstention et les votes extrêmes.
Remettre l'économie à zéro consiste à allonger la durée hebdomadaire du travail à 40 h., à élever l'âge de la retraite à 65 ans, à introduire une TVA sociale. Il suffirait de ces trois mesures pour remettre le pays en mouvement, tout en sachant qu'un certain délai sera nécessaire pour faire baisser substantiellement le chômage. Ces mesures, il ne faut pas hésiter à les annoncer clairement. Il est, en outre, indispensable de leur ajouter l'alternance qui doit être généralisée alors que l'on a aujourd'hui des chômeurs sans emplois et des emplois sans candidats. Généraliser l'alternance exige de valoriser l'apprentissage, d'investir suffisamment pour en modifier l'image et pour offrir à ceux qui entrent en alternance des facilités attractives de logement, de crédit. Aujourd'hui, l'alternance n'est guère pratiquée que dans les petites et moyennes entreprises. Un système de bonus-malus peut inciter les plus grosses entreprises à l'adopter. Le secteur public y est actuellement réfractaire : avec 6 millions d'actifs, il n'accueille que 6 000 apprentis. S'il se montrait aussi ouvert que le secteur privé, on compterait 180 000 apprentis dans le public.

En ce qui concerne les primaires de l'UMP, le Parti Radical n'envisage pas d'y participer. Il considère, en effet, qu'il importe de présenter la plus grande diversité de choix possible aux électeurs, seule condition pour en attirer hors de l'orbite du Front National et pour inciter des électeurs de Hollande à faire défection.. Or, l'histoire des primaires socialistes montre que les Radicaux de Gauche qui y ont participé ont été marginalisés. La participation du Centre à la Primaire ouverte de l'UMP entraînerait une multiplication des candidatures centristes, qui ne ferait que profiter à François Bayrou au détriment d'Alain Juppé. Or, il est peu vraisemblable que Bayrou veuille renoncer à son indépendance pour se rallier au candidat UMP.

Interrogé sur la loi sur le renseignement, Laurent Hénart s'y montre favorable. Son rejet conduirait à prolonger et développer la clandestinité de l'action policière et militaire.

L'engagement concret et enthousiaste de Laurent HENART a permis de faire émerger de nombreuses questions et des discussions animées..

 

Génaral MénaouineL'Association Femmes Débat Société a accueilli le

Général Daniel MENAOUINE,

Commandant le Centre d'Etudes Stratégiques de l'Armée de Terre

au cours d'un déjeuner le mardi 7 avril 2015.

En introduisant son invité, la Présidente de l'Association, Catherine DUMAS, après lui avoir brièvement présenté Femmes Débat Société, a souligné le respect et la sympathie qu'a soulevés l'Armée Française auprès de la population à la suite des attentats du 7 janvier dernier. Elle a su, en effet, très rapidement se rendre présente sur les sites sensibles et contribuer à rassurer nos concitoyens bouleversés par ce traumatisme.

Le Général MENAOUINE a suivi une carrière très complète. Issu de Saint Cyr, il a initialement servi dans l'Artillerie avant de suivre une scolarité à l'Ecole Supérieure de Commerce de Paris, d'être admis à l'Ecole de Guerre, de rejoindre la Direction Financière du Ministère de la Défense, puis de devenir Auditeur au Centre des Hautes Etudes Militaires (CHEM) et à l'Institut des Hautes Etudes de la Défense Nationale (IHEDN). Avant d'occuper ses actuelles fonctions de Commandant du Centre d'Etudes Stratégiques de l'Armée de Terre (COMCESAT), il a servi en tant que Chef de Cabinet du Général Chef d'Etat-Major de l'Armée de Terre entre 2010 et 2014. Ce parcours a été émaillé de commandements opérationnels.

Parmi les militaires récemment tombés en opérations, le Général MENAOUINE a évoqué en particulier le Caporal-Chef Aurélie SALEL de la 14ème Compagnie des Pompiers de Paris décédée lors d'une intervention dans un appartement en feu à Livry-Gargan. Ce sacrifice illustre la largeur du spectre des missions de l'Armée de Terre. La Brigade des Pompiers de Paris, si elle appartient à l'Armée de Terre, est, en effet, mise à la disposition du Ministère de l'Intérieur. Autre exemple de la complexité de ses missions, l'Armée de Terre assure aussi l'encadrement des Ultra-Marins dont la formation est confiée à l'Education Nationale.

Le personnel de l'Armée de Terre comprend des hommes et des femmes (auxquelles de hautes responsabilités peuvent être confiées) aussi bien civils que militaires. Les 66 000 membres opérationnels qui la composent présentent une caractéristique commune : qualité et cohésion. En réalité, les effectifs se montent au total à 90 000 personnes, desquels il faut retirer les nouveaux recrutés soit 10 000 par an. A ces nouveaux recrutés il faut une année d'instruction avant de pouvoir être comptés parmi les opérationnels. Le personnel d'Etat-Major ainsi que celui des trois écoles dépendant de l'Armée de Terre représente le reste de la différence.

Par comparaison avec les effectifs des Armées de Terre étrangères (Grande-Bretagne et Suisse, par exemple), ceux de l'Armée de Terre Française sont peu importants par rapport à la population et ce, pour ne rien dire de leur équipement souvent nettement plus réduit. Le nombre de canons de l'armée suisse est, par exemple, supérieur à celui dont dispose la France.

Mais la première aptitude de l'Armée de Terre Française est sa capacité d'autonomie : elle est à même d'assumer une intervention toute seule, d'agir sans le soutien d'autres alliés. Cela lui permet de se projeter dans des délais très rapides sur un théâtre d'action, comme l'a récemment démontré son intervention au Mali. Si des avions européens sont venus la soutenir, aucun pays n'y a envoyé de troupes au sol. Actuellement l'Armée de Terre compte 10 000 hommes en opération, 7 000 à 8 000 en sentinelles et 5 000 en alerte permanente autrement dit capables de se déployer dans un délai de 6 heures à 3 jours. Au mois de janvier dernier, 7 000 soldats ont été acheminés en 3 jours à Paris au titre de l'exercice Alma ou entraînement annuel destiné à faire face à l'éventualité d'une crue nationale.

Une récente décision du Président de la République, Chef des Armées, va porter les effectifs opérationnels de 66 000 à 77 000. Mais il reste que l'Armée de Terre vit dans un équilibre fragile. Un départ en opération exige du soldat qui s'y trouve engagé une durée d'absence de 6 mois et une activité quotidienne de 12 à 14 heures. 75 % de ce personnel est contractuel rémunéré au plus petit indice de la fonction publique (auquel peuvent s'ajouter des indemnités de séjour en opération). Les conditions de vie peuvent être difficiles et la logistique nécessaire importante. A titre d'exemple, au Mali, la ration d'eau individuelle quotidienne initialement prévue à 10 litres a dû être portée à 20 litres en raison des conditions climatiques.

Comment l'Armée de Terre arrive-t-elle à faire preuve d'une telle faculté d'adaptation compte tenu des moyens limités dont elle dispose ? Essentiellement grâce au système D qui fait souvent l'admiration de nos alliés. La logistique américaine est supérieure d'environ 20 fois à la logistique française pour des actions comparables.

Le budget du Ministère de la Défense se monte à 31, 4 milliards d'Euros, celui de la Grande-Bretagne à 45 milliards, celui de l'Allemagne à 32, 4 alors qu'elle n'a aucune dissuasion atomique à financer.

Si 60% des officiers de l'Armée de Terre ont préalablement été des sous-officiers, ils ont un point commun avec les officiers issus d'une formation supérieure : tous ont débuté leur carrière en tant que soldats avant de progresser au rythme des concours et examens qui leur sont proposés.

Ces concours sont ouverts aussi bien aux femmes qu'aux hommes. Les femmes militaires représentent 9% du personnel en opération, 10 % du total des effectifs de l'Armée de Terre et 3 % des blessés. 60 % des femmes militaires ont un conjoint lui-même militaire.

Quant au harcèlement dont elles pourraient être l'objet, il ne s'avère pas supérieur à celui qui règne au sein des collectivités civiles.

Les femmes DE militaires, elles, ont une vie marquée par de nombreux déplacements qui dressent, évidemment, des obstacles devant celles qui mènent leur propre carrière. Elles jouent au sein de l'armée un rôle important de soutien auprès des familles endeuillées par les pertes ou éprouvées par les séquelles des combats.

De nombreux questions et commentaires ont suivi l'exposé du Général MENAOUINE, lui permettant de développer, entre autres, les points suivants :

Afin d'assurer le recrutement nécessaire, il faut que l'armée présente un dispositif attrayant, autrement dit des conditions de vie permettant un équilibre entre opérations, entraînement et vie de famille. L'Armée Française arrive à recruter des jeunes et chacun peut y trouver un emploi. La carrière militaire est aujourd'hui plus dynamique qu'avant et les reconversions possibles si le militaire le souhaite. L'expérience montre qu'il ne faut pas l'y encourager, sous peine de susciter ultérieurement ses regrets.

L'Armée Européenne n'a pas encore vraiment vu le jour. Pour y parvenir, il faut un pouvoir exécutif fort et un Ministère des Affaires Etrangères fort au niveau européen, de manière à ce que cette Armée ait un chef à même de prendre une décision rapide. Or, il est évident que plus une armée prend de risques, plus la pression de l'opinion publique sur les dirigeants politiques s'accentue.

Il serait impossible de rétablir aujourd'hui le service militaire obligatoire. La présence des femmes a doublé les effectifs à instruire et encadrer. Par contre, il est possible et souhaitable de développer une armée de réserve à condition qu'une loi vienne obliger administrations et entreprises à consentir aux absences de ceux qui en feraient partie.

Au total, l'intervention du Général MENAOUINE s'est avérée aussi directe et ouverte qu'humaniste. La prise en compte du facteur humain a marqué toute sa communication. En retour, l'assemblée a été unanime à constater que l'Armée Française restait encore trop ignorée des citoyens et, parfois, injustement négligée.

  • Biographie du Général Menahouine