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Le thème du développement durable est depuis longtemps cher aux membres de FDS, qui ne l'ont pas découvert à l'occasion du Grenelle de l'environnement. N'avaient-elles pas proposé à la signature des femmes du monde un engagement face au changement climatique en février 2007, soutenu par de nombreuses personnalités et ouvert un site internent (www.womentoact.com), véritable lieu d'interpellation. Parmi les sujets récurrents, les transports et la mobilité durable, objet de la table ronde organisée au Sénat, en décembre 2007, dans le cadre du Forum mondial du développement durable.

Comment pouvons-nous concilier nos déplacements et la nécessité d'un progrès économique et social avec nos contraintes environnementales ? La question est cruciale et mérite d'être examinée avec lucidité, sans dogmatisme : 35 millions d'automobilistes et 30 000 entreprises de transports sont concernés en France. Pas question de remettre en cause l'usage de la voiture, qui constitue un des acquis majeurs de ces dernières décennies pour la mobilité, l'indépendance et l'insertion des femmes, ailleurs qu'en centre ville. Or aujourd'hui 28% des émissions de gaz à effet de serre proviennent des transports et principalement de la route, et au lieu de se stabiliser, elles ont fortement augmenté depuis 1990. Le Grenelle de l'environnement a fixé un objectif : réduire de 20% nos émissions de gaz à effet de serre à horizon 2020, alors que le trafic a tendance à se développer. Un résultat qui ne pourra être atteint sans inventer une nouvelle mobilité, qui reposera sur des évolutions techniques mais aussi sur des évolutions sociales profondes avant que des moyens coercitifs ne soient envisagés ; elle permettra aussi d'endiguer la perte en heures de travail dans les encombrements et la relative paralysie économique des grandes métropoles.

Parmi les pistes possibles on peut citer le renouvellement du parc automobile (sachant que 20% des véhicules sont responsables de 60% de la pollution), les éco pastilles bonus/malus favorisant les véhicules non polluants ; les plans de déplacements d'entreprises et le covoiturage, le partage de vélos, la mise à disposition d'une flotte de voitures à la disposition d'un quartier, les scooters propres, la redécouverte du pédibus, les énergies alternatives pour les automobile mais aussi les limitations de déplacements liés au développement des communications. Et les Français, si l'on en croit une étude réalisée par Opinion Way, se déclarent prêts à utiliser régulièrement au moins un des modes de déplacement alternatifs. Et entre dans les critères de choix du mode de déplacement la sécurité, le prix et l'impact sur l'environnement, notamment auprès des femmes. Cette quête d'amélioration ne concerne pas que la voiture. Le futur de l'aviation résidera dans les longs et moyens courriers en particulier dans la connexion entre les grandes villes européennes ; les lignes TGV poursuivant leur développement. Pour le transport de marchandises, l'Etat a récemment passé une commande de 25% de report modal vers la voie d'eau : le transport fluvial est promis à un bel avenir, mais le parc de bateaux français devra se renouveler. Cela ne nous exonèrera pas de repenser la densité urbaine, l'organisation de certains quartiers périurbains et les structures pour le grand Paris et les documents d'urbanisme de Paris en cohérence avec les documents régionaux.

Il est un autre point, souvent négligé, quant on évoque l'idée de voiture citoyenne : la vitesse et la sécurité. Et le Grenelle de l'environnement n'a décidé d'aucun abaissement des vitesses sur l'ensemble des réseaux pour l'instant. Quant à la sécurité, le chantier de la lutte contre l'insécurité routière ne remonte qu'à 2002, mais les résultats sont là : le nombre de tués sur les routes est passé de 8 000 à 4 709 et le nombre de blessés a été réduit de 30%. Et il n'est plus à prouver que les femmes, pour un même nombre de kilomètres au volant, ont 3,7 fois moins de risques d'être tuées et sont 11,5 fois moins condamnées pour des délits routiers. Et la Suède, pays très en pointe dans les politiques de prévention routières ne s'y est pas trompée en choisissant le slogan de sa prochaine campagne, « Si tous les hommes conduisaient comme des femmes, le nombre d'accidents diminuerait ».