Connexion Membres

Espace Membres

FDS logo
Adhésions

Recherche

Laure Darcos a accueilli Nicole Ameline, Présidente du CEDAW (Comité de lutte contre les discriminations faites aux femmes au sein de l’Organisation des Nations unies), en l’absence de Catherine Dumas retenu par le Président du Sénat.

Florence Kersus, membre du CA de FDS a présenté rapidement le parcours de Nicole Ameline qui s’est toujours beaucoup investie dans FDS et qui a été successivement parlementaire, Ministre de l’égalité H/F, puis experte à l’ONU.

Femme d’engagement et de conviction, sur le terrain politique nationale comme dans le Calvados, jusqu’à NYC et au Caire, elle a toujours et continue à être une militante des droits des femmes, humaniste, et figure dans le dictionnaire des féministes.

 

Après avoir rappelé qu’elle avait vu la « famille » FDS se fonder, Nicole Ameline, a brossé un panorama des enjeux d’aujourd’hui pour lesquels une association comme FDS peut jouer un rôle majeur. 

Face aux nouveaux défis, il est indispensable d’œuvrer pour la consolidation des valeurs irréductibles de l’humain. Certaines forces prônent le retour au nationalisme, le droit international n’est plus sacré et on doit constater que les progrès qui ont été faits ne sont plus garantis. Il faut se mobiliser en faveur des droits fondamentaux. Les sujets comme l’IA, les changements du climat appellent la mise en place d’une régulation, d’un cadre éthique et dans ce cadre la préservation des droits des femmes. L’enjeu, c’est la préservation ou l’instauration de leurs capacités à décider et à choisir leur avenir. Selon elle, il ne faut plus agir pour les femmes mais Avec les femmes.

 

L’enjeu développement durable qui est le nouvel agenda universel du monde est indissociable des enjeux d’égalité H/F. Elle ne laissera rien passé aux NU car selon elle il n’y a pas de développement durable sans égalité des sexes. C’est un combat politique qui se passe via ce qu’elle appelle l’empowerment.

Il faut continuer et gagner le combat politique car il y a de plus en plus d’influenceurs qui ne partagent pas forcément nos valeurs.

 

La France n’est pas toujours exemplaire en matière de respects des droits de l’homme et c’est dommage car cela nous affaiblit alors même que nous sommes les dépositaires d’un patrimoine culturel sur les droits des femmes qui date de l’esprits des lumières.

La France a ainsi plusieurs responsabilités : il faut qu’elle respecte les règles internationales car l’exemplarité est essentielle ; elle porte un symbole d’un espoir pour les femmes dans le monde entier ; elle a un rôle de solidarité.

Elle a évoqué le succès d’un projet développé en Égypte sur la diffusion de la culture d’égalité professionnelle qui permet à des femmes de progresser au sein de grands groupes.

Elle a insisté sur la nécessité de militer en faveur de la formation numérique pour les femmes.

Enfin dans le respect de l’égalité républicaine il faut rester vigilant car il y a des femmes dont les droits régressent dans certains quartiers, notamment par l’instrumentalisation de la religion.

Elle rêve ainsi d’un monde ou l’égalité est un élément de paix avant même d’être un élément de justice sociale. Selon elle, si l’égalité des droits des femmes est un facteur de paix dans le monde, nous n’aurons pas perdu notre temps.

 

Chacune d’entre nous peut être une ambassadrice à travers des projets et une prise de conscience. Cela crée une force inouïe d’aller sur place et de témoigner pour les femmes dans de pays moins favorisés sur le plan des droits .

Elle considère que le Tour de France de l’égalité qui vient d’être lancé par le PM peut être utile et que les jeunes peuvent y être sensibles.

Sur l’emploi, il faut profiter de tout ce qui existe sur l’organisation du travail pour faire en sorte que les femmes ne renoncent pas à travailler et toute initiative est la bienvenue. Les femmes doivent aussi changer de mentalité. Il faut arrêter de demander, il faut prendre. C’est aux femmes d’imaginer ce nouveau monde.

Enfin, sur le plan des progrès qui peuvent être constaté dans certains pays, il faut que les progrès soient sur tous les plans, pas seulement l’autonomie dans le travail ou les déplacements, mais aussi la place de la femme dans la famille ou la société en général. Combien de femmes dans le monde ne se sentent en réalité pas encore libre, libres de penser et de choisir ?

 

Un des grands combats qui reste à mener est celui contre l’impunité. L’accès à la justice n’est pas toujours garanti. Pourtant, nombreux sont les pays musulmans qui ont ratifié la convention de lutte contre les discriminations faites aux femmes.

Le rôle que peuvent jouer les organisations internationales est essentiel. Quelqu’un comme Christine Lagarde peut changer la donne.

 

Le CEDAW est ainsi un gardien et a des pouvoirs de sanctions. On peut aussi donner de la visibilité aux manquements qu’il constate. En termes d’image cela a beaucoup d’impact.

Cela reste compliqué car certains trouvent excessifs les 2% de budget des NU consacrés aux droits de l’homme. Pourtant il faut être conscient qu’on a vécu sur le parapluie du droit international donc il faut vraiment veiller à ne pas l’affaiblir.

Concernant l’accueil des migrants elle n’est pas heureuse de la situation. La France n’a pas été exemplaire.

La France est à un tournant et elle doit choisir d’être forte en Europe pour que celle-ci devienne un acteur global et qu’elle ne reste pas un marché uniquement économique, tourné vers lui-même

Après avoir accueilli , la Présidente de l’Association, Catherine DUMAS, récemment élue Sénatrice, présente brièvement à Dominique REYNIÉ, Femmes Débat Société qui réunit des femmes de Droite et du Centre occupant des postes de responsabilité dans les domaines de la politique, du social, de l’entreprise et de l’Administration.   

Dominique Reynié 2015 01

           Laure DARCOS, elle aussi récemment élue Sénatrice, présente Dominique REYNIÉ, Professeur des Universités à Sciences Po, Directeur Général de la Fondation pour l’Innovation Politique (FONDAPOL) et familier des médias. Il est, par ailleurs, l’auteur de plusieurs ouvrages : Le triomphe de l’opinion publique. O. Jacob 1998, Le Vertige Social-Nationaliste. La gauche du Non, La Table Ronde, 2005 ; Populisme, la pente fatale, Plon 2011 ; Les nouveaux populismes, Pluriel 2013, et tout récemment : Où va la démocratie ? Plon 2017. Chef de file des Républicains lors des dernières élections régionales en Languedoc-Roussillon, il a mené une campagne qui s’est avérée particulièrement dure. C’est de son expérience et de ses anticipations sur l’évolution de la démocratie qu’il vient faire part.            L’orateur se décrit comme d’abord intéressé, puis préoccupé par la politique car, s’il n’est pas pessimiste sur le long terme, il se dit inquiet sur le court terme. Nous nous avançons, d’après lui, en territoire inconnu, porteur de bouleversements dans les 10 années à venir, bouleversements qui concernent l’ensemble des pays européens. Son dernier ouvrage : Où va la démocratie ? se fonde en effet sur des observations et enquêtes menées en Europe.La démocratie telle que nous la connaissons aujourd’hui date de la fin du 19ème siècle. Elle est apparue avec son cortège de principes, d’institutions et de pratiques, tels que les notions de liberté, de respect des individus, les partis politiques et la formation de majorités. C’est à cette époque qu’a été instauré le suffrage universel, plus ou moins universel d’ailleurs, puisque fondé sur le seul suffrage masculin. Ce n’est qu’en 1944 que les femmes françaises ont été admises à voter, date très tardive par rapport à d’autres pays tels que la Nouvelle Zélande qui l’a adopté dès 1896, la Norvège en 1907, et presque toutes les autres démocraties en 1919.             La démocratie, qui est ce que l’on a fait de mieux en matière politique, n’est pas pour autant appelée à durer. Ceci alors que notre société a hissé un nombre de personnes à un niveau de connaissances l’un et l’autre exceptionnels. On peut en attendre une post-démocratie qui devient une hyper-démocratie.            On peut aussi assister à une déconstruction du modèle. Les jeunes ont, en effet, un rapport négatif aux principes démocratiques. La crise catalane vient de nous en fournir l’illustration : parce que la population de la Catalogne a été consultée, elle aurait droit à la sécession. Or, cette position est illégale, car contraire aux dispositions juridiques antérieures légalement approuvées. Parce que l’on a fait un scrutin, on aurait le droit de déroger aux règles communes ? C’est perdre de vue la nécessité évidente de l’attachement à des règles.            Un peu partout, la montée du populisme est spectaculaire : qu’il s’agisse du Brexit porteur de décisions majeures, ou du triomphe des populistes de la République Tchèque lors des dernières élections. Leur large victoire a disqualifié les socio-démocrates auxquels le pays devait une période de réussite économique. Pourquoi cette défaite ? A cause de l’accueil de migrants dont, en fin de compte, le nombre n’a pas dépassé 12. C’est le signe que la question de l’Islam va devenir surdéterminante et, en tous cas, très présente dans le futur.            En ce qui concerne la France, on peut considérer que l’élection de 2017 a été ratée, car elle est passée à côté des grands débats. Le pays s’est passionné pour des controverses, sans discuter de rien. La campagne a été dominée par les affaires alors que la droite devait gagner. Trois candidats : Emmanuel MACRON, François FILLON et Benoît HAMON n’étaient pas populistes. Les 8 autres n’ont rien dit d’intéressant : leurs propos ont négligé l’essentiel au profit du n’importe quoi. Or, ces 8 candidats ont obtenu 49% des votes, et même 55% si on leur ajoute les voix de Benoît HAMON. Au second tour, on peut comparer au 5 mai 2002 le 7 mai 2017. Lors de ce dernier vote, 57% des électeurs se sont abstenus, ont voté blanc ou nul, ou bien Front National. C’est dire que l’insurrection électorale est présente.            Si le Front National a perdu, ce n’est pas pour sauver la démocratie mais pour sauvegarder l’Euro. Ce n’est pas le Front Républicain qui a gagné, mais le Front Monétaire. Si 45% seulement des Français se disent attachés à l’Union Européenne, 58 % , par contre, se disent attachés à l’Euro. Ils ont vu dans le Front National une menace pour leurs économies. Dès lors, il suffit alors que le Front National modifie ses positions en matière monétaire ou que l’Euro disparaisse pour que se produisent des bouleversements considérables.            Alors que les démocrates gardent une approche rationnelle, les populistes ont pris le monopole de l’affect. Il reste une conclusion à tirer : attention à ne pas aimer la démocratie trop tard.Aux nombreuses questions qui lui sont ensuite posées, l’orateur apporte les réponses suivantes que l’on peut résumer ainsi :

  • Dans notre société la morale est de plus en plus prégnante, au point de tomber dans le moralisme. Or, le moralisme est un acide qui érode la confiance mutuelle. En témoignent, par exemple, les scandales soulevés par le Levothyrox ou les Paradise Papers. Or, ce n’est que dans les démocraties qu’apparaissent ces documents libérés, lâchés, autour desquels se font ou non des mobilisations corrosives de la confiance mutuelle. A noter qu’il n’en existe aucun exemple en Chine ou en Russie.
Cette corrosion de la confiance ouvre la voie aux contestations de la légitimité, à la mise en cause de l’expertise, au soupçon vis-à-vis de la parole qui dérange. Le système médiatique est en crise (cf. The Economist 4 – 10 Novembre 2017 : Social media’s threat to democracy) : on s’en prend à la personne en cherchant à la disqualifier en tant que personne.
  • Il faut se réjouir de l’apparition de représentants de la société civile au sein des Parlements. Apparition qui ne manque pas de susciter de fortes réactions corporatistes de la part de ceux qui sont ou étaient en place. L’expérience électorale de l’orateur en témoigne tout comme le fait qu’il a fallu une loi pour introduire la parité. La France souffre d’un système trop conservateur qui favorise les monopoles politiques.
  • La permanence du personnel politique aboutit à dissocier la société de ses représentants. Alors que la société a changé de culture, suite, par exemple, à la chute du Mur de Berlin en 1989 ; à l’apparition du Web en 1994 ou au renouvellement démographique français, la fonction politique est restée l’apanage des mêmes. La démocratie repose sur les institutions et la culture. Or, la culture démocratique s’effrite.
  • Les Primaires sont désastreuses et il est pourtant difficile d’imaginer autre chose en l’absence d’autorités naturelles au sein des partis.
  • Le vote à distance peut séduire, mais il se prête facilement au trafic des résultats.
  • Le harcèlement n’est plus considéré comme avant. La voie est ouverte à une transformation culturelle nécessaire.
Au terme de cet entretien, la Présidente Catherine DUMAS remercie très chaleureusement l’orateur dont les propos sont salués par de vifs applaudissements...

 

Le Mardi 14 mars 2017, Bruno RETAILLEAU était l’invité du déjeuner mensuel de l’Association Femmes Débat Société.

 

retailleau

Catherine DUMAS remercie  Bruno RETAILLEAU d’avoir accepté son invitation en cette période d’intense activité politique, ainsi que Laure DARCOS pour l’avoir facilité. Catherine DUMAS rappelle qu’elle avait siégé au Sénat aux côtés de Bruno RETAILLEAU dont les qualités de bon sens, de gentillesse, de bonne humeur, d’humanisme, de culture et d’érudition l’avaient frappée.

 

Laure DARCOS évoque brièvement la carrière de Bruno RETAILLEAU : élu local enraciné et parlementaire engagé, ancien dirigeant d’entreprises, spécialiste d’économie et organisateur d’actions culturelles et sportives, Bruno Retailleau a mis son expérience et son énergie au service du Conseil Général de la Vendée, de la Région des Pays-de-la-Loire et du groupe Les Républicains au Sénat.

Après avoir remercié les responsables de l’Association de cet accueil, Bruno RETAILLEAU rappelle que le contexte politique actuel est particulièrement troublé. Le bilan de François HOLLANDE a été totalement occulté, alors que dans tous les domaines il est marqué par des échecs cuisants. Cette élection présidentielle est donc un tournant historique et représente un enjeu considérable pour notre pays. Bruno RETAILLEAU rappelle que face à ces enjeux, François FILLON est le seul qui porte un vrai programme de redressement national.

Il souligne également que si l’on parle beaucoup de crise en ce moment, cette dénomination est abusive. Pour reprendre les termes de GRAMSCI, mieux vaudrait parler de transformation, car une crise se caractérise par un début et une fin, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. Nous sommes bien dans un basculement, une transformation qui risquerait de conduire la France à un déclassement de son statut de 5ème puissance mondiale. Il s’agit d’un basculement géopolitique. Alors qu’il y a peu, selon FUKUYAMA, on promettait la fin de l’histoire, du fait de la mondialisation, et la paix perpétuelle, nous constatons un retour des rapports de force entre grandes puissances telles que l’Iran, la Turquie, la Russie, la Chine et les USA. Avec l’élection de Donald Trump et le Brexit, l’ONU elle-même se trouve affaiblie par un retour aux rapports bilatéraux entre Etats. Il s’agit d’un retour de l’Histoire, d’une géopolitique nouvelle et, dans ce contexte, le pays a besoin d’un homme fort. L’Occident a perdu le monopole de l’Histoire. Désormais c’est en Asie que se trouve l’épicentre des avancées scientifiques et techniques, ainsi que la puissance financière.

Sur le plan intérieur, François HOLLANDE a bénéficié d’une conjoncture exceptionnellement favorable : dette indolore du fait de la baisse des taux, chute des prix du pétrole, Euro fort qui a gonflé les chiffres de l’économie. Il n’a pourtant pas su profiter de ce contexte pour entreprendre des réformes. En ce qui concerne le chômage, la France se situe au 22ème rang mondial, sa croissance plafonne autour de 1% alors que l’Espagne atteint 3%, le revenu moyen français est inférieur de 13% à celui de l’Allemagne. Pendant que les grands pays se réformaient, la France n’a rien fait. 2 millions et demi d’emplois industriels ont été perdus, la dette individuelle française a augmenté de 900 Euros par mois, l’école française est parmi les plus inégalitaires, l’ascenseur social ne fonctionne plus. Face à cela, les demi-mesures sont inefficaces. François FILLON l’a compris et propose un programme adapté à la situation d’urgence que connaît notre pays : il veut remettre en route les moteurs de la croissance.

Au milieu du bilan calamiteux de François Hollande, la France souffre aujourd’hui d’un mal profond : le chômage. Les entreprises sont plombées par les impôts et les règlementations alors qu’elles devraient être en harmonie avec les standards européens et débarrassées de la peur d’embaucher. Le pouvoir d’achat, qui s’est dégradé, doit s’améliorer par l’allègement du poids des cotisations sociales. L’âge de la retraite doit passer à 65 ans. Le quotient familial doit cesser d’être raboté afin d’aider les familles, les allocations familiales rétablies afin de soutenir la natalité et de restaurer le pouvoir d’achat.

De même, notre pays est assis sur une véritable une bombe à retardement : la dette. Celle-ci doit être jugulée au plus vite. Pourtant, le programme de MACRON, par exemple, ne prévoit aucune réforme structurelle pour réduire son poids. En accordant des allocations chômage aux travailleurs démissionnaires, il établit une sorte de revenu universel. Ce faisant, il endort la France. En Algérie, il n’a pas hésité à condamner son pays et, pour lui la culture française est inconsistante. Marine LE PEN, elle, propose un autre Programme Commun.

Alors qu’aujourd’hui les Français craignent le déclassement économique, l’élection présidentielle va permettre à nos concitoyens de comprendre que François FILLON propose le meilleur programme : liberté et autorité pour redresser notre pays.

L’orateur se prête ensuite aux questions, dont l’essentiel porte sur les points suivants :

· L’importance de transformer le programme de François FILLON en espoirs.

· Un quinquennat se gagne en trois mois. Avec quelle majorité François FILLON envisage-t-il de gouverner ? Comment élargir le cercle de ses électeurs ?

Bruno RETAILLEAU rappelle que le programme de François FILLON ce n’est pas que « du sang et des larmes », c’est une espérance pour des millions de Français sans emploi, car seules les solutions qu’il préconise fourniront du travail aux jeunes, réinventeront l’école et réduiront le poids de la dette sur nos enfants. Là où François FILLON permet d’espérer, Marine LE PEN entraîne la ruine et Emmanuel MACRON propose des soins palliatifs. Si François FILLON n’a pas encore déterminé précisément avec qui il s’entourera pour gouverner, la méthode qu’il appliquera est prête : les réformes seront accomplies dans les trois premiers mois du quinquennat, et s’il le faut en légiférant par ordonnances.

Il faut aussi reconnaître que la France périphérique, celle dite des « oubliés », souffre d’une fracture politique forte. La démographie médicale y est insuffisante, l’accès au très haut débit et aux infrastructures de transport également. C’est pourquoi François FILLON veut réformer les études de médecine, arrêter le système hospitalo-centré pour développer la médecine de ville et les cliniques.

L’assemblée félicite Bruno RETAILLEAU de son courage, le remercie de sa parfaite démonstration et l’incite à diffuser largement sa présentation du contexte dans lequel la France se trouve aujourd’hui. Elle l’incite aussi à galvaniser le candidat, afin de le renforcer sur la nature profondément réformatrice de son programme.

L’orateur invite les électeurs à comparer les programmes des candidats et à choisir François FILLON. Ce dernier a fait l’objet d’un lynchage médiatique dont nous ne devons pas nous faire les complices passifs. Compte tenu du biais idéologique qui règne dans des médias dominés par des grands groupes et du biais qui règne au sein des écoles de journalisme, la campagne doit aussi se faire en dehors des médias traditionnels, en utilisant largement internet.

Françoise VILAIN remercie Bruno RETAILLEAU de son intervention et lui demande de faire entendre ses arguments dans le débat démocratique. Il souligne que nous sommes aujourd’hui face à des choix fondamentaux pour notre pays et que nous n’avons plus le droit à l’erreur. Les sacrifices consentis par les générations passées doivent nous servir d’exemple pour repousser les difficultés et redresser notre pays. A ce titre, l’élection à venir est vraiment fondamentale.

La Présidente Catherine DUMAS rappelle qu’elle était heureuse d’accueillir Bruno RETAILLEAU et souligne que l’Association Femmes Débat Société a été réceptive à ses arguments. Par conséquent, l’association s’engage pour l’indispensable alternance en choisissant François FILLON.

j.toubonC’est autour de Jacques TOUBON qu’a eu lieu le premier de ses déjeuners mensuels de l’année 2017 de l’Association Femmes Débat Société.

Sa Présidente Catherine DUMAS lui présente en quelques mots l’Association ainsi que ses récentes activités : participation à la COP 21, lancement de la Première Université d’Automne en septembre 2016 en collaboration avec les femmes tunisiennes, représentées à ce déjeuner par Donia KAOUACH, Présidente de l’Association Tunisiennes Fières et chef d’entreprise, accueil des candidats à la Primaire de la Droite et du Centre.

Laure DARCOS rappelle ensuite quelques unes des étapes de la riche carrière de Jacques TOUBON. Député de Paris de 1981 à 1995, Secrétaire Général du RPR de 1984 à 1988, il devient Ministre de la Culture et de la Francophonie avant d’être nommé Ministre de la Justice de 1995 à 1997. Il est élu Député Européen de 2004 à 2009. Après avoir été membre de la Haute Autorité pour la Diffusion des Œuvres et la Protection des Droits sur Internet (HADOPI), il est depuis juillet 2014 Défenseur des Droits, institution issue de la réunion de 4 autres : Médiateur de la République, Défenseur des Enfants, Haute Autorité de la lutte contre les Discriminations et pour l’Egalité (HALDE), Commission Nationale de Déontologie de la Sécurité (CNDS).

En prenant à son tour la parole, l’orateur signale qu’il connaît l’Association Femmes Débat Société depuis sa fondation et qu’il s’y intéresse essentiellement pour deux raisons. D’une part, il a toujours cherché à s’ouvrir aux réflexions et à aller au fond des choses, convaincu qu’il est que les réponses purement partisanes aux questions que l’on se pose sont hémiplégiques. D’autre part, il combat pour l’effectivité des droits des femmes et pour l’égalité entre hommes et femmes.

Pour donner une idée de l’activité de son Institution, il relève que le Défenseur des Droits en 2016 a reçu 140 000 demandes, dont 80% auprès des délégués territoriaux, et traite près de 90 000 dossiers au total. 70% des cas traités ont abouti à un règlement positif. Le budget de l’Institution s’élève à 29 millions d’Euros, pour l’essentiel ( 60%), des frais de personnel. 250 personnes travaillent au siège national.

Le Défenseur des Droits est une Autorité Administrative indépendante inscrite dans la Constitution. L’Institution s’incarne dans une personne : le Défenseur des Droits libre de ses actes et de ses propos, assisté de quatre adjoints et de trois Collèges Consultatifs.

Sa première mission consiste à traiter des réclamations ainsi qu’à se saisir d’office de certains problèmes. Il prend ses décisions sous forme de recommandations individuelles pour 99% des cas. Il peut, cependant adresser une recommandation générale à tel ou tel ministre. En matière de déontologie de la sécurité, il a la possibilité de demander au ministre de l’Intérieur ou à celui de la Défense de prendre une sanction contre un agent des forces de sécurité qui aurait outrepassé ses droits. Il faut pour cela que l’action de cet agent ait contrevenu à deux principes : la nécessité de l’intervention d’une part et la proportionnalité de cette intervention. Si une situation donne lieu à un procès, par exemple devant le Conseil des Prud’hommes en cas de licenciement discriminatoire, le Défenseur des Droits peut intervenir devant la juridiction compétente en lui apportant des observations. L’expérience montre que dans les deux tiers des cas, les décisions de justice suivent les observations fournies par le Défenseur des Droits.

Sa mission ne se limite pas à l’application du droit tel qu’il existe. Le Défenseur des Droits peut aussi proposer l’extension des domaines du droit afin d’atteindre l’objectif d’égalité. Pour ce faire, il est à même de donner des avis au Parlement sur les textes en discussion et de faire des propositions. A titre d’exemple, l’orateur signale l’allongement de 3 à 5 jours du délai imparti pour une déclaration de naissance, ceci afin de donner une existence juridique aux enfants qui naissent dans des régions d’accès difficile, donc, particulièrement éloignées des centres de déclaration ( il s’agissait en l’occurrence de la Guyane). Autre exemple : une étude a été réalisée l’an passé, conjointement avec l’Organisation Internationale du Travail, sur la discrimination à l’embauche due à l’apparence physique du candidat ou encore, il y’a quelques semaines, l’emploi des femmmes en situation de handicap.

Le Défenseur des Droits est nommé pour 6 ans. Il jouit d’un statut indépendant qui lui permet de rester indifférent aux commentaires que peut susciter son action. Il présente un rapport annuel de son action au Président de la République ainsi qu’ un rapport annuel sur les droits des enfants. Les derniers rapports traitent, entre autres, du droit à.

Le Défenseur des Droits a pour objectif l’égalité, car les 7 milliards d’hommes qui vivent sur notre Terre doivent avoir des droits égaux. Il s’agit d’un principe universel d’humanité.

Au terme de sa communication, Jacques TOUBON se prête au jeu des questions-réponses dont l’essentiel a porté sur les points suivants :

  • L’acceptabilité des décisions du Défenseur des Droits au niveau de la Cour Européenne des Droits de l’Homme. Pour Jacques TOUBON, cette question de l’acceptabilité ne se pose pas. La question qu’il se pose est celle de sa responsabilité : il travaille au service de la République et son activité n’est pas jugulée par la Cour Européenne des Droits de l’Homme. Il signale, en même temps, que la jurisprudence de cette Cour Européenne, courageusement entérinée par la Cour de Cassation, a renforcé les droits de la défense qui, sans elle, ne seraient pas là où ils en sont. La procédure pénale est le dernier rempart des droits de l’homme.
  • En matière d’égalité hommes-femmes, le Défenseur des Droits est-il davantage saisi par des femmes ? L’institution fait beaucoup d’études sur ce sujet : elle a pu ainsi constater une différence de rémunération de 12% au détriment des femmes au sein même de la Fonction Publique, malgré les grilles de rémunération qui la régissent. Le Défenseur des Droits traite les réclamations.

A l’issue de cet entretien, la Présidente Catherine DUMAS remercie chaleureusement l’orateur d’avoir accepté son invitation et souligne la qualité avec laquelle il a communiqué sa passion pour une Institution trop peu connue. Elle résume en trois mots les principes qui l’animent : Promotion des droits, Liberté, Indépendance.