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pecresse-valerieL'Association Femmes Débat Société a accueilli, mieux vaudrait dire retrouvé, Valérie PECRESSE au cours d'un déjeuner le mardi 13 Janvier 2015. Retrouvé, car Valérie PECRESSE a été parmi les éléments fondateurs de cette association.

Avant de lui donner la parole, la Présidente de l'Association demande que soit observée une minute de silence à la mémoire des victimes des attentats terroristes des 7 et 8 janvier derniers.

Agée de 47 ans, Valérie PECRESSE est diplômée d'HEC, ancienne élève de l'ENA. Devenue Auditeur au Conseil d'Etat, elle a participé à la fondation de l'UMP aux côtés de Jérôme MONOD et d'Alain JUPPE. Députée des Yvelines de 2002 à 2007, date de sa nomination au Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche, elle s'est illustrée par la réforme de l'autonomie des Universités. Conseillère Régionale d'Ile de France de 2004 à 2010, elle est aujourd'hui Présidente du groupe d'opposition à la Région. De 2011 à 2012, elle est Ministre du Budget, des Comptes publics et de la Réforme de l'Etat ainsi que Porte-parole du Gouvernement. Réélue Députée des Yvelines en 2012, elle devient en 2013 et 2014 Secrétaire Générale Déléguée de l'UMP, avant d'être nommée le 4 décembre 2014 Coordinatrice pour les Elections Régionales par Nicolas SARKOZY, nouveau Président de l'UMP. Elle vient de créer le Laboratoire des Idées.

Décidée à reconquérir la Région Ile de France, acquise à la gauche par 56% des voix lors des dernières Régionales, Valérie PECRESSE se déclare absolument opposée à la présence de « femmes-alibis » en politique. Elle est convaincue que la Région peut à nouveau basculer à droite, à deux conditions.

La première consiste à faire preuve de détermination et d'énergie. L'enjeu en vaut la peine : la Région a, en effet, un budget de 11 milliards et demi d'euros. Consciente que les Français sont lassés des politiques qui se présentent à tort et à travers aux élections, Valérie PECRESSE, qui aime faire les choses à fond, s'engage totalement dans la campagne en vue des Régionales de décembre 2015. Elle s'attaque à tous les chantiers que les responsables régionaux de la gauche ont laissés s'enliser : chômage, pollution, logement, transports, éducation, interminable longueur des procédures administratives, etc... Elle souligne que l'action des Verts n'aboutit qu'au blocage des initiatives que peuvent chercher à prendre les Socialistes. Résultat ? La Région Ile de France se classe à l'avant-dernier rang, le 21ème, des 22 Régions de France en ce qui concerne le développement économique. La construction de logements est tombée à la moitié (36 000) du nombre initialement prévu (70 000). Ces nouveaux logements sont prioritairement attribués aux personnes à revenus minimaux, au détriment des classes moyennes. Et, selon Cécile DUFLOT , la responsabilité de ce déficit est imputée aux Mairies de droite accusées d'éviter la construction de logements sociaux. C'est ainsi que se constituent des ghettos et ce, au moment où la modicité des taux d'emprunt permettrait à ceux qui travaillent d'accéder à la propriété. Les subventions régionales : 580 millions d'Euros, attribuées annuellement aux Associations sans but lucratif, souvent dirigées par les amis du pouvoir, seraient mieux utilisées par des PME privées en quête de ressources.

La lourdeur des procédures va affecter le Grand Paris. C'est ainsi, par exemple, que sera repoussé à 2020 l'allongement de la ligne 14 du métro. La semaine passée, il a été dramatique de voir des enfants refuser la minute de silence proposée par l'école. Sur ses frontons, devrait figurer le drapeau français. L'éducation est un vrai sujet à aborder.

Seconde condition indispensable au basculement de la Région : l'unité de la droite. Il ne s'agit pas nécessairement de constituer partout des listes uniques au premier tour, chacun a le droit de défendre ses idées. Il s'agit, par contre, d'éviter querelles et critiques réciproques. La gauche sait le faire et se rassembler, l'unité doit régner au sein de l'UMP. Au moment où se présente une chance historique pour la droite, la réponse doit être à la hauteur du défi. L'élection régionale de décembre est capitale pour faire de l'Ile de France un pôle d'attractivité pour l'investissement, un pôle intellectuel qui garde ses habitants, pour revivifier la Région.

A la question concernant le soutien souhaité par la candidate, Valérie PECRESSE répond que l'essentiel consiste à mobiliser les électeurs tentés par l'abstention. L'Ile de France se compose de 8 départements, contient 12 millions d'habitants, dont 8 millions d'électeurs. Une forte abstention ne ferait que servir les socialistes. Or, beaucoup d'électeurs ne comprennent pas bien l'enjeu de cette élection : les Parisiens ne voient que Paris au détriment de l'ensemble de la Région. Or, une voix de l'Ouest a la même valeur qu'une voix de la Plaine Saint Denis. Il faut, donc, convaincre de s'inscrire sur une liste électorale, faire du porte à porte, mobiliser en particulier les femmes. Ce sont elles, les mères, qui font la République.

La tentation de l'abstention est d'autant plus forte que la répartition des compétences entre communes, intercommunalités, et surtout départements et métropoles reste scandaleusement floue. Faut-il attendre une clarification pour investir des candidats ? Faut-il attendre aussi que soient tranchées les questions de personnes ? Après mûre réflexion, Nicolas SARKOZY a décidé de ne pas le faire : il veut les investir tout de suite de façon à laisser à la campagne le temps de se dérouler et aux candidats le temps d'affronter leurs adversaires socialistes et Front National, qui seront désignés dès février.

La pression démographique pousse le Gouvernement à densifier la couronne parisienne. Valérie PECRESSE s'y oppose en raison de l'attachement des Franciliens à leur habitat pavillonnaire. Pourquoi, par contre, ne pas transformer les bureaux désertés dans Paris en lieux d'habitation ? A ses yeux, c'est avec les acteurs de terrain qu'il faut agir, avec les Maires, et ne pas hésiter à se confronter aux détails qui bloquent, car, à son avis, le diable est dans les détails.

A une question concernant l'avenir à long terme de l'Ile de France, Valérie PECRESSE répond qu'il faut s'appuyer sur les forces de l'Ile de France, autrement dit sur les services adossés à l'industrie, adossés parce que leur apportant de l'intelligence. Pour en promouvoir l'image, il faut créer au sein de la Région des territoires emblématiques, caractérisés par leur spécificité, et développer les relations qui les rendent visibles à l'étranger, en particulier dans les pays du futur. On sous-estime la force des liens qu'entretiennent les Français avec leurs pays d'origine. Ainsi en va-t-il, par exemple, des Portugais ou des Brésiliens qui seraient sensibles à la présence d'un lycée franco-portugais en Ile de France.

Elle insiste également sur le fractionnement à prévoir du travail en petites unités et le développement du télé-travail. Si la qualité des réseaux de télécommunication, actuellement insuffisante, se développait, la surcharge des transports en commun aux heures de pointe serait allégée, les start-ups, déjà présentes dans la Région, se multiplieraient. Au lieu de subventionner 70 000 emplois-jeunes dans les secteurs non-marchands, mieux vaudrait les subventionner dans ces petites entreprises privées et chez les artisans. Ces dépenses sont à revoir.

Le déjeuner se conclut sur un au-revoir : Valérie PECRESSE viendra clôturer le colloque de Femmes Débat Société prévu le 1er juin prochain sur le thème : Ethique et Politique.